es régions viticoles européennes sont les plus touchées par le changement climatique mondial depuis 1950, d’après toute une série de calculs d’indicateurs agroclimatiques réalisés par une équipe internationale incluant l’Inrae et l’Institut Agro de Montpellier.
Les résultats des chercheurs détaillés dans le journal Plos Climate indiquent par exemple que le nombre de jours où la température maximale sous abri dépasse 35 °C est bien plus élevé dans le vignoble européen qu’ailleurs dans le monde. Ils montrent aussi qu’en France, les températures maximales journalières enregistrées du débourrement aux vendanges ont augmenté d’environ 3 °C depuis 1980, tandis qu’en Espagne et en Italie, ces augmentations sont d’environ 2 °C, et que dans d’autres régions du monde, comme aux États-Unis, au Japon et en Afrique du Sud, l’élévation des températures est restée inférieure à 1 °C. Les scientifiques expliquent que « la situation latitudinale de l'Europe plus élevée que la plupart des autres régions viticoles de l'hémisphère nord fait que le réchauffement global y est plus extrême. »
Même si l’ampleur du changement climatique est plus limitée dans le reste du monde, les chercheurs précisent que de légères hausses de température ou de légères baisses de précipitations peuvent suffire à faire de gros dégâts dans les vignobles aux conditions de production déjà extrêmes. « C’est le cas en Afrique du nord ou en Australie, où les incendies de forêt détruisent les récoltes. »
Ayant pris en compte la phénologie des 500 cépages les plus cultivés dans le monde, les chercheurs ont pour l’heure vu peu d’effets de la diversité génétique sur l’intensité du changement climatique. Ils imaginent cependant que l’accélération des plantations de variétés à maturation plus longue et plus tolérantes à la chaleur et à la sécheresse devrait renforcer la résilience de la filière.