ne page s’est tournée pour l’ICV ce 20 mai avec l’annonce de l’arrivée du nouveau directeur général Laurent Vigroux lors de l’assemblée générale annuelle. « Olivier Merrien, présent dans l’entreprise depuis une trentaine d’années après avoir débuté comme conseiller viticole dans l’Aude, a souhaité s’orienter vers de nouveaux challenges, c’est une séparation en bons termes », commente le président de l’ICV Denis Verdier.
L’arrivée de Laurent Vigroux valide donc une orientation plus « gestionnaire » pour la direction générale de l’institut. « Des directeurs de centre-œnologues, nous en avons une dizaine que nous aurions pu promouvoir, mais dans ces temps de crise viticole, nous avons penché pour un profil moins technique mais avec une grande expérience de la gestion financière d’une entreprise », enchaîne Denis Verdier. La pérennité financière du groupe n’est pas ne péril, loin de là même, comme en témoigne la progression de 5% du chiffre d’affaires du dernier exercice (01/08/2023 au 31/07/2024 ), malgré une baisse de 10 % de la récolte 2023 par rapport à la campagne 2022.


Le président de l’ICV y voit plutôt une anticipation, alors que les choix stratégiques de développement du conseil viticole, en renforçant les effectifs, paye sur cette progression de chiffre d’affaires. « Nous ne sommes qu’au milieu de la crise viticole que nous traversons, avec une déconsommation tendancielle qui va mécaniquement maintenir la baisse des surfaces de production, donc la récolte, et donc, pour nous, la baisse du volume d’analyses réalisées. Quand la viticulture est malade, l’ICV tousse, il nous faut donc être prêt à maintenir notre équilibre », abonde le président de l’ICV. Il souligne également les abandons de vigne qui se multiplient pour arrêter les frais plutôt que continuer à cultiver ou financer un arrachage.
C’est en ce sens que l’expertise des conseillers de l’ICV est une force pour son président. « Toutes les nouvelles orientations de production : moins d’alcool, profils plus légers… requièrent encore plus l’expertise technique de nos conseillers », ajoute-t-il tout en soulignant l’augmentation de masse salariale, mais aussi des charges de fonctionnement et l’inflation qui impactent le résultat net du groupe, négatif à -535 590 € lors de cet exercice.
« Nous poursuivons notre politique d’investissement ! », enchaîne en effet Denis Verdier, qui souligne les efforts déjà réalisés dans ce cadre en région bordelaise et dans le nord de la vallée du Rhône et le Beaujolais. C’est d’ailleurs dans ces zones que vont continuer à se concentrer les efforts d’investissement, pour continuer d’actionner les leviers de croissance identifiés par l’ICV. Si la possibilité d’expansion dans d’autres régions reste ouverte, ce sera à l’appréciation des opportunités qui peuvent se présenter plutôt qu’en prospection active. Parce que, comme se plaît à le souligner Denis Verdier face aux adaptations nécessaires de vignoble et du groupe ICV en période de crise, « pour que rien ne change, il faut tout changer ! ».