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Les vins de Bordeaux à moins de 700 € le tonneau sous pression et sur le gril
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Contrôles renforcés
Les vins de Bordeaux à moins de 700 € le tonneau sous pression et sur le gril

Coup de pression sur les lots de bordeaux vendus à des prix indécents : les contrôles seront renforcés pour mettre sur le gril ces vins et vrac vendus plus de deux fois en dessous des coûts de production.
Par Alexandre Abellan Le 24 avril 2025
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Les vins de Bordeaux à moins de 700 € le tonneau sous pression et sur le gril
« Continuons à nous battre, pour nos exploitations, pour nos familles pour l’avenir du vin de Bordeaux » martèle Stéphane Gabard. - crédit photo : Alexandre Abellan (archives 2024)
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u 31 mars au 13 avril derniers, les cours du Bordeaux rouge enregistrés par l’interprofession sont tombés à 894 euros le tonneau. Valorisé en moyenne à 927 € le tonneau, le millésime 2024
voit 9 % de ses volumes échangés en vrac à moins de 700 € : plus de deux fois en dessous du prix de revient modélisé par la Chambre d’Agriculture de Gironde ! « Nos prix restent bas, trop bas » reconnait amèrement Stéphane Gabard, le président des AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur, dans sa dernière lettre à ses adhérents. Pour « lutter contre ce fléau », l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG) annonce « activer l’outil de contrôle sur les vracs à très bas prix ». Une décision qui « risque d’allonger les délais et de compliquer certaines transactions » prévient le vigneron de Galgon, qui l’assume : « face à une crise d’une telle ampleur, pouvons-nous rester les bras croisés ? Sommes-nous prêts à laisser mourir notre filière sans réagir ? »

Appelant ses ressortissants à faire bon accueil aux préleveurs de l’organisme de contrôle Quali-Bordeaux, Stéphane Gabard défend « un signal fort » pour « empêcher que certains produits repliés en Bordeaux ou que des opérations destructrices d’image ne tirent nos prix encore plus vers le bas, de manière injustifiée. Ces ventes ne bénéficient ni aux consommateurs ni aux producteurs — seulement aux intermédiaires. » Alors que le vignoble bordelais réduit fortement son potentiel de production (8 726 hectares à arracher par le plan girondin et 4 220 ha candidats à l’arrachage national) et que les millésime 2024 compte parmi les plus faibles volumes récoltés en Gironde après 2023 (moins de 900 000 hectolitres), « la valorisation de nos vins s’effondre. Sans justification technique, cette baisse des prix ne stimule ni les ventes, ni la consommation. Elle ne fait qu’appauvrir nos exploitations, mettant en péril des générations de travail et de savoir-faire » pointe le président des Bordeaux.

Jamais une crise n’avait été aussi dure et longue 

Si les plans d’arrachage ne permettent pas de revaloriser les vins malgré le rééquilibre entre offre et demande, Stéphane Gabard plaide pour l’accélération de la révision d’Egalim (suspendue au calendrier parlementaire incertain) et la mise en place d’Organisations de Producteurs (OP, qui divisent la filière), tout en surveillant l’outil de prix d’orientation pour les vins bio et HVE (porté par la coopération et déjà demandé par Pays d’Oc et Côtes-du-Rhône). « Notre filière viticole traverse l’une des périodes les plus critiques de son histoire » dresse Stéphane Gabard, pointant que « de mémoire de vignerons, jamais une crise n’avait été aussi dure et longue ».

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Tous les commentaires (5)
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pg Le 10 mai 2025 à 14:23:39
Je lis toujours des constats . Jamais de solutions. Je veux bien croire que le vigneron bordelais ait le nez dans le guidon. Mais , quelles solutions , autres que fantasmagoriques, proposez vous ? Tout en étant persuadé que les effets de ces même solutions ne seront pas immédiat , mais dans une décennie... Renaud , Darius et les autres , vous râlez et je vous comprend. Mais quelles solutions proposez-vous , autres que démagogiques , pour sortir Bordeaux de ce terrible marasme ?
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Renaud Le 25 avril 2025 à 07:34:08
Plusieurs choses dans cet article. Le contrôle de prix « bas ». C'est non seulement la double peine car le prix n'est pas le résultat d'une qualité mais de l'urgence d'un vigneron seul face à ses problèmes. Il est vrai qu'il est habituel que face aux problèmes insoluble on préfère l'individualiser. C'est pas 9% des volumes qui pose problème c'est 100% des volumes qui sont vendu en dessous des coûts de production défini par la chambre d'agriculture à rendement plein. Quant aux avis qui parlent de cycle économique. Ils se trompent. On ne parle pas de désaffectation de quelques château célèbres. On parle d'arrêt général et il n'y a pas aujourd'hui d'alternative sur les territoires. Depuis 50 ans que nous avons conçus des entreprises performantes réduits tout nos coups, pour absorber l'emballement des intrants nous avons perdu toutes résistances. Les sprinteurs que nous sommes ne peuvent pas devenir des marathoniens. L'histoire n'a jamais connu cela. Crise de 59 qui amena à la création des vignoble plus large pour baisse des coût de production. Ou même il y a 150 ans le phylloxéra. Il y avait le moteur économique de la demande et une moindre pression d'une économie financière. Aujourd'hui tout s'aligne : déconsommation (-35% en 15 ans), insécurité mondiale, financiarisation des échanges, incertitude politique, vacuité intellectuelle de nos instances professionnelles, culte de l'individualisme des élus professionnels, incompétence de la classe politique ?. Le résultat: culpabilisons un peu plus les plus fragiles pensant qu'en tombant il feront la place aux autres. Ils ne sont que le premice de notre propre chute. Il faut changer de logiciel global pour l'agriculture et les territoires ruraux. Ce n'est pas en améliorant la bougie qu'on a inventé l'ampoule électrique. Alors même s'il est tard ayons des Ambitions et s'elles pouvaient être d'intérêt général
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DARIUS Le 24 avril 2025 à 18:19:10
Le propre de l'homme c'est d'oublier disait John Boorman. Au début des années 60, certains d'entre nous étaient déjà nés. Le Château du Tertre cru classé de Margaux est à vendre. Il ne reste plus un pied de vigne! Idem ou presque pour les crus classés de la même appellation rachetés par les Lurton à la même époque. En 1974 lorsque les Rothschild rachètent le château Clarke à Listrac, il n'y a plus de vigne non plus . Que de la forêt. Alors oui: on a connu pire. Mais on oublie vite.
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CHO Le 24 avril 2025 à 15:57:34
Enfin, retirons tous ces lots qui n'ont ne donnent pas droit à ceux que nous devons considérer comme une AOP. Assainissons et équilibrons le marché, c'est le seul moyen de redonner de la valorisation à un produit issu de l'agriculture et ne plus donner le droit de transaction aux intermédiaires qui se trouvent en faute lors de plusieurs défauts lors des contrôles. La vision c'est de se prendre en main et savoir gérer une ODG, un syndicat et une interpro. Côtes du Rhône doit faire pareil. La production a encore les cartes en main.
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Rousset Le 24 avril 2025 à 11:47:39
Plus le bateau coule, plus les dirigeants de l'ODG nous démontre leurs incompétences. Évidement qu'il est inadmissible que des lots soient vendus sous les couts de revients, du coup on tire sur les producteurs et non sur les intermédiaires, c'est une grande preuve de courage. Dans le plan prévu pour la sauvegarde du Vignobles Bordelais, n'y a t-il pas des solutions pour les viticulteurs puissent vendre à meilleur ? Et non parce qu'il n' y pas de plan de sauvegarde, un plan à 20 ans pour élaborer la viticulture de demain !!! Aucune Visions, Aucune Stratégies, mais des couts de fonctionnement astronomique, des personnes en place qui coutent très chers, et en plus qui font des audits par des tierces sociétés aux montants délirants mais quand on dépense l'argent de la collectivité, c'est toujours plus facile...
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