Sur le terrain

L'interceps Copilote pour travailler les sols sans casser les ceps de vigne

es dernières pluies remontent à quelques semaines. Les vignes du domaine du Haut Bellay, au lycée viticole de Montreuil-Bellay (49) ont ressuyé. Idéal pour ressortir le Copilote qui était resté au hangar depuis juin dernier. L’occasion pour nous d’examiner la qualité du travail de ce cadre intercep et d’apprécier le confort qu’il peut apporter au chauffeur via son écran tactile de réglage et ses sécurités d’effacement des lames.

« Nos 15 ha sont en bio ! », raconte Sébastien Guillemet, tractoriste du domaine qui butte les rangs avec des disques en hiver, puis les débutte au printemps avec le Copilote avant de passer avec des lames bineuse placées en entre roues pour le reste de la saison. « L’année dernière cependant, avec les pluies que nous avons eues, il a fallu que je ressorte le Copilote au mois de juin car la végétation était trop importante. Heureusement que j’avais cet outil, avec ses lames sarcleuses, car sinon l’herbe nous aurait dépassés ! » Après les paroles, place au travail !

Sébastien Guillemet enfourche son Fendt 208 Vario et se place devant un rang. « Nous sommes plantés à 2 m d’écartement donc on est réglés à 2,05 m pour permettre un bon recroisement des passages de lame. Si je veux écarter plus ou moins d’un côté, il me suffit d’appuyer sur le bouton correspondant de l’écran tactile, et d’enregistrer cette valeur. Je n’ai ensuite plus qu’à appuyer sur le bouton “Début de rang” et les lames s’écartent à la distance voulue. En fin de rang… on appuie sur “fin de rang” pour replier les deux côtés de l’outil. »

Sébastien vérifie que le travail du Copilot est conforme (Photo S. El Makhzoumi)

Le tracteur démarre et l’outil sarcle le sol sans peine. Les cure-ceps placés à l’arrière des lames peaufinent le travail et ne laissent pas d’herbe derrière elles. Les interrangs s’enchaînent sans peine. D’un coup un claquement retentit : un cep mort vient de sauter au passage de l’outil. Arrivé en bout de rang Sébastien explique : « Même s’il y a un capteur qui mesure la pression exercée par les lames sur les ceps et une sécurité pour forcer l’effacement, il faut quand même surveiller. Rien n’enlève la vigilance d’un chauffeur. Dans les rangs avec des souches très tordues ou mortes, il faut faire attention. Ça m’est déjà arrivé d’en emporter une ou deux… Mais globalement, le capteur fonctionne très bien ».

La simplicité des réglages fait la force de l’outil. Notamment en cabine ! Sur la console deux possibilités pour contrôler l’outil : depuis l’écran tactile ou bien avec une série de boutons de couleur placés en ligne en bas de l’écran. On peut ainsi régler la hauteur des roues de terrage pour modifier la profondeur de travail en appuyant sur des flèches sur l’écran ou bien sur les boutons bleu foncé et turquoise en bas de l’écran. De même, on peut replier ou déplier les lames en touchant les interceps dessinés sur l’écran ou en appuyant sur des boutons.

La console dans la cabine permet de contrôler l'outil (Photo S. El Makhzoumi)

« Lorsqu’on règle l’outil alors qu’on surveille le travail en regardant vers l’arrière, il est plus simple de toucher des boutons que de chercher le bon endroit sur l’écran tactile ! » explique Olivier Tordable, technico-commercial de la marque. Nous en conviendrons. Sébastien lui « n’utilise pas trop les boutons, je trouve l’écran tactile plus pratique ». Il ajoute cependant : « C’est une très bonne option pour les plus anciens tractoristes pas vraiment à l’aise avec les écrans tactiles ». Inclusif ! Quant à lui, cet écran lui permet de conduire sans avoir à se retourner, ce qui lui évite des douleurs de dos.

Le vigneron apprécie aussi le centrage automatique de l’outil. Si le tracteur se déporte, le cadre compense automatiquement. « Le travail est toujours identique des deux côtés et plus on gagne en sécurité ! », indique-t-il, satisfait de la réactivité de ce dispositif.

Sébastien Guillemet qui se qualifie de maniaque du desherbage raconte : « Avant j’étais sur un domaine avec un intercep qui laissait toujours un peu d’herbe… Avec le Copilote, je n’ai pas ce souci. Même si je ne laisserais pas l’outil à un tractoriste complètement débutant, parce qu’il faut connaître certains principes de réglages de base, ça reste un très bon matériel, français, costaud et fiable ! »