ontable sur n’importe quel châssis du commerce et sur les neuf de Terral (pour des vignes plantées entre 1m80 jusqu’à 3m20), l’intercep hydraulique direct (IHD) de cette marque offre bien des avantages selon les premiers utilisateurs : bon marché, facile à installer, à régler et à manier. Dépourvu de palpeur, cet intercep s’efface au contact direct des lames avec les ceps, son retour étant assuré par des vérins hydrauliques aidés par la pression exercée par une courte contre-lame, à angle de 45° de la lame principale.
Pierre Lau, est viticulteur à Pomérols (34) en Gaec avec sa sœur sur 100 ha de terres dont 80 ha en vignes et 20 ha d’arboriculture et de maraîchage. Son exploitation certifiée Terra vitis et HVE. En pleine bascule vers le désherbage mécanique du cavaillon, il rencontre une difficulté : « éradiquer les érigérons et la prêle qui sont solidement ancrés dans certaines de nos vignes !». Déjà équipé d’un intercep à palpeurs, qu’il utilise en début de saison et de doigts bineurs pour peaufiner le travail, il a essayé l’IHD 6 mois durant, avant de l’adopter définitivement pour désherber ses vignes plantées entre 2m25 et 2m50.
« C’est un outil très simple d’utilisation, qu’on peut laisser entre les mains d’à peu près tout le monde. Il est facile à atteler et dételer : c’est une histoire de 5 minutes, contrairement aux outils à palpeurs plus compliqués à installer et à régler avec leurs branchements et commandes hydrauliques et leur boulonnerie. On intervient plus rapidement ». Le viticulteur a également été conquis par le prix : 6000 €, pour un cadre Terral équipé d’une paire d’interceps directs à lame.
Il n’est pas le seul. Adrian Poloni exploite 15 ha de vignes labelisées HVE au Pouget (34) et plantées entre 2m et 2m50. Lui aussi fait la chasse aux érigérons ! Pendant trois ans, il a utilisé un intercep à palpeur qu’un confrère lui a prêté. « En 2024, j’ai voulu être autonome sur cette partie. Je connaissais Terral puisqu’ils sont sur la commune. J’ai essayé l’IHD en début d’année puis je l’ai commandé dans la foulée. Le prix, la simplicité et l’efficacité de l’outil m’ont convaincu. »
En effet, en l’absence de palpeurs les lames lèchent les ceps au plus près. « Je roule entre 3 et 4km/h. Avec l’IHD je désherbe mieux aux pieds des souches tordues, puisqu’aucun palpeur ne vient buter avant les lames sur ces souches. Les lames s’effacent uniquement lorsqu’elles rencontrent le cep en terre. » raconte Adrian Poloni.
Pierre Lau abonde : « Pour des viticulteurs qui sont très pointus sur le travail du sol, c’est vraiment un très bon outil : il lèche davantage les pieds de vigne que les intercep à tâteur qui laissent parfois un peu d’herbe autour de certains ceps ».
Gare cependant à ne pas foncer dans les parcelles avec des complants. En effet, si la pression d’effacement de l’outil se règle au moyen d’une simple molette, ce réglage ne peut pas convenir à la fois aux plants adultes et aux jeunes plants. « J’ai essayé de passer dans des parcelles complantées… ce n’était pas une réussite : les plants ont sauté ! avoue Pierre Lau. Il faut être attentif et couper l’hydraulique pour que les lames s’effacent sous le seul effet de l’avancement du tracteur et qu’elles n’arrachent rien. L’ennui c’est qu’on ne peut pas couper qu’un seul côté » A moins de tuteurer très solidement les plants, mieux vaut opter pour une autre solution ! Ce que fait Pierre Lau qui désherbe chimiquement ses plantiers. « Ça revient moins cher, et c’est plus rapide », ajoute-t-il.
Ces deux viticulteurs apprécient aussi la simplicité de réglage de cet outil. « On règle la sensibilité de l’effacement en fonction de la dureté du sol entre 8 et 28 bars à l’aide d’une molette : plus le sol est dur et plus il y a d’adventices, plus on augmente la pression et donc la dureté du retour. On trouve facilement le bon ajustement », explique Adrian Poloni. Puis il nuance « Je l’utilise l’IHD seulement sur 10 de mes 15 ha. Malheureusement, j’ai 5 ha d’argiles pures où il est impossible de passer ce type d’outil parce que le sol est souvent soit trop sec, soit trop humide et collant. » Il explique qu’il ne s’en sortait pas mieux avec son l’ancien intercep à palpeur.
Pierre Lau préconise de faire le premier passage avec un autre outil que l’IHD « Si la terre est dure ou compacte, il vaut mieux travaille d’abord le cavaillon avec des disques et continuer avec l’IHD tout le reste de la saison ».
Lui aussi salue la facilité de réglage. Il conclut : « Tous les viticulteurs et employés n’ont pas forcément de grandes compétences en machinisme. Avec cet outil, en grossissant le trait après avoir trouvé le bon réglage, il suffit d’être capable de rouler au milieu du rang pour faire du bon travail. »
En fait, l’IHD possède deux réglages : de la pression d’effacement et de la vivacité de retour. La pression d’effacement se règle à l’aide d’une mollette et la vivacité de retour en modifiant la profondeur de la contre-lame placée à angle droit de la lame. Plus elle travaille profondément, plus le retour est rapide. Mais ni Pierre Lau, ni Adrian Poloni ne modifient cette hauteur, jugeant le réglage standard satisfaisant. Outre une lame, l’IHD peut recevoir une tondeuse ou une épampreuse. Une paire d’IHD avec ses lames est vendue 3000 €. Pour un cadre Terral standard (2m à 2m50) avec sa paire de roues de terrage et ses deux interceps IHD, il faut compter 6000€.