u printemps, les outils bourgeonnent aussi. Qu’il s’agisse du tout dernier intercep Terral, du montage original à 4 disques de Belhomme sous le robot Ted ou du Radius SL Plus de Clemens en porté arrière, ces trois outils sont de sortie pour en découdre ce 21 mars à Val-de-Livenne, dans le nord de la Gironde. Ils sont les seuls à assurer le show à l’occasion de l’expo Vinomat organisée par la coopérative Tutiac. Les autres renoncent à jouer les durs devant les conditions qui les attendent. Après de nombreuses pluies et des journées douces, le sol est suffisamment ressuyé, mais l’enherbement est conséquent. Les volontaires se lancent. Ils devront s’y reprendre à deux fois.
À commencer par le robot Ted chaussé de ses disques Belhomme. Sur chacune des deux perches du robot est placé un premier disque crénelé, à la verticale, qui fissure le sol. « C’est un premier travail de fissuration, décrit Loïc Pasdois, conseiller indépendant. Le but est de faciliter le travail du disque crénelé arrière incliné à 45 degrés environ. » Ce dernier est monté sur un boîtier Reflex. Il tranche une bande de terre sous le rang à une pression déterminée. « L’inclinaison doit avoir pour effet de sarcler et brasser, sans gros bouleversement. » Mais ce premier passage ne donne pas satisfaction. Si le premier disque s’enfonce bien, ce n’est pas le cas de l’incliné. « Il n’y a pas assez de pression dans le module de Belhomme, conviennent le démonstrateur de Naïo et Loïc Pasdois. Il faut recharger en huile les boîtiers Reflex pour leur donner davantage de pression. » Retour à l’atelier.
Deuxième à se lancer, le cadre avec interceps hydrauliques Radius SL Plus de Clemens est attelé à l’arrière d’un Massey 3709 S. Chaque intercep comporte deux outils : une lame bineuse et une émotteuse rotative. À l’avant, un disque bombé prépare le sol pour faciliter la pénétration de la lame. Bien connu, ce montage fonctionne très bien. Le débuttage de la ligne de souches est bien exécuté. Peu d’herbes lui résistent. Mais il fait deux faux pas. D’abord, il éjecte la terre vers le centre du rang. Pour maintenir la terre le long des rangs, il aurait fallu monter des déflecteurs ou des chasse-mottes. Ensuite, il casse des ceps. Notamment un jeune plant protégé par un piquet en bois sans doute un peu fragile et une souche adulte peut-être atteinte d’une maladie du bois. Or, le nettoyage de la ligne de souche doit se limiter à l’herbe !
Cadre avec interceps hydrauliques Radius SL Plus de Clemens est attelé à l’arrière d’un Massey 3709 S (photo V. Gobert)
Troisième prétendant, Terral avec son tout dernier intercep. Cet outil plutôt compact a été exposé pour la première fois au Sitevi. Il est équipé d’une dent ouvreuse puis d’une lame bineuse. Cette dernière se termine par un versoir devant retourner la terre qu’elle a scalpée. Il doit maintenant faire ses preuves dans la terre argilo-sableuse et souple. La lame nettoie efficacement la ligne des souches. Mais l’outil bourre en fin de rang. La faute aux dents d’ouverture, trop proches des roues d’appui, au fort enherbement du rang et aux sarments laissés dans les rangs. « On va revenir sans les dents. On peut s’en passer dans les conditions d’aujourd’hui, décide Baptiste Beau, ingénieur du fabricant héraultais. Nous avions placé les dents car nous nous attendions à un sol plus dur. »
Dernier intercep de Terral (photo V. Gobert)
L’équipe Ted Belhomme n’a pas dit son dernier mot. Elle revient gonflée à bloc d’huile. Cette fois, les disques inclinés sur boîtiers Reflex réalisent un bon scalpage. Même si Belhomme repasse dans le rang où il a réalisé son premier essai, l’effet est là. Les disques arrière pénètrent bien dans le sol et le rang est désherbé.
Terral retourne également sur le terrain après avoir retiré les deux dents d’ouverture. Bien vu ! En leur absence, il n’y a plus de bourrage. Les lames interceps effectuent un travail plus propre.
Une fois encore, Vinomat démontre qu’en matière de travail du sol, il faut savoir s’adapter aux conditions pédoclimatiques. Il n’y a pas de bon équipement sans bons réglages.
Spedo a présenté son Combi Polaris lancé au Sitevi. Il s’agit d’un cultivateur équipé d’interceps à lame que l’on peut utiliser uniquement en interceps ou pour le travail intégral du sol. Mais le déport à l’arrière est important, environ 2,5 m, pour un poids total de 915 kg. Aussi, une masse de 100 kg était installée à l’avant du Claas Nexos 220 S auquel l’outil était accroché. Ce Combi Polaris dispose de sa propre centrale hydraulique. Il est proposé pour des vignes plantées entre 165 et 350 cm.