ans le Luberon, deux caves membres de l’union de coopératives Marrenon ont annoncé la finalisation de leur fusion par un vote fin janvier. « En réponse à la crise viticole actuelle, les caves coopératives de Louérion – Terres d'Alliance et les côteaux de Grambois ont décidé d'unir leurs forces pour former l'un des plus grands producteurs de vins biologiques de la région du Luberon. Cette fusion vise à réaliser des économies d'échelle et à préparer un avenir plus durable pour leurs adhérents », place sobrement un communiqué.
Comme annoncé depuis plusieurs mois par les responsables de la coopération agricole, et plus récemment avec l’obtention d’une ligne budgétaire dédiée de 10 millions € , les rapprochements de structures coopératives apparaissent incontournables pour optimiser les capacités de production et répondre aux difficultés d’un marché en ralentissement. C’est la voie qu’ont choisi les adhérents de Louérion – Terres d'Alliance et des côteaux de Grambois, tout en soulignant que « cette fusion ne se fait pas dans l’urgence, mais après deux ans de discussion et un vote à bulletins secrets à l’unanimité d’un côté et à 95 % de l’autre », indique le directeur de Louérion – Terres d'Alliance Vincent Ratz.
Il insiste en effet sur « des états comptables sains pour chacune des structures, avec seulement une diminution du revenu des productions en rapport avec l’état du marché actuel ». Cette fusion permettra surtout de dégager de nouvelles possibilités d’investissement pour des structures dont les outils de production sont anciens. Déjà issue de la fusion en 2009 des caves de Lourmarin, Cadenet, Lauris et Cucuron, Louérion – Terres d'Alliance groupe les apports de 130 coopérateurs ( 950 hectares, 50 000 hl). De son côté, les côteaux de Grambois, fondée en 1924, rassemble aujourd'hui 63 vignerons cultivant 470 hectares de vignes pour 24000 hl de production. La nouvelle entité, présidée par Sébastien Descalis, reste nommée Louérion - Terres d'Alliance.
Malgré la différence de taille, la nouvelle gouvernance est répartie à moitié entre les deux caves, « car il y a un partage des valeurs, sans rapport de force », précise Vincent Ratz. Intégrées à l’union Marrenon, à laquelle la nouvelle structure va continuer d’apporter plus de 50% de sa production (principalement en AOC Luberon, mais aussi IGP Méditerranée et Vaucluse), les deux caves entendent mutualiser les ressources et optimiser les coûts, mais indiquent « partager une vision commune pour devenir un acteur majeur du secteur viticole du Luberon», pose un communiqué. Les boutiques des caves continueront de distribuer 20% des volumes en vente directe locale, pendant que les 30% restants seront ajustés au marché vrac à destination du négoce.
A terme, le retour à l’investissement permis par cette fusion devrait aboutir à « un outil de production plus performant et durable pour écrire une nouvelle page du modèle coopératif », valide un communiqué. Les surfaces de production sont maintenues et les deux sites restent en activité dans la perspective d’une récolte commune avoisinant les 75 000 hl.