rois campagnes d’acquisition d’images de feuillage réalisée avec six prototypes dans les vignobles de Gaillac, Bordeaux, et Cognac, ont permis aux équipes de Greenshield d’améliorer la robustesse de leur capteur VineMapper et d’entraîner leur modèle de détection du mildiou. « A date, notre solution affiche 72 % de précision et 93 % de rappel, annonce Simon Moulieras, responsable viticulture durable et innovation chez Greenshield. Ce qui signifie que sur 100 détections de mildiou signalées par le capteur, 72 en sont réellement, et que sur 100 images de mildiou qui lui sont présentées, il en détecte 93 ». Ces résultats « fiables » ont convaincu l’entreprise de lancer une présérie industrielle du VineMapper.
Le capteur s’installe sur tout type d’engins, tracteur interligne ou enjambeur, et se déclenche automatiquement à l’entrée de chaque parcelle, de jour comme de nuit grâce à un flash intégré. Les symptômes de mildiou sont géolocalisés au centimètre près et envoyés en temps réels sur la plateforme web Vinecore. « Sans aller, pour l’instant, jusqu’à faire des recommandations de traitements, cette plateforme délivre au viticulteur une estimation de la pression mildiou sur ses parcelles et une cartographie précise de la maladie sur son exploitation, continue Simon Moulieras. C’est un vrai tableau de bord de gestion sanitaire capable d’agréger les données issues du VineMapper, mais aussi celles collectées lors de tours de plaine avec notre application Vinespot d’observation et de comptage des maladies, carences, aléas climatiques… et celles fournies par nos partenaires, comme la météo des stations de Cap2020 ou Weenat, ou les niveaux de risques maladies prédits par Decitrait ».
Cette plateforme peut également être utilisée par des conseillers indépendants, des techniciens de caves coopératives, ou d’autres structures souhaitant mener des essais, comparer des modalités, ou éditer facilement des comptes rendus. « Elle est par exemple utilisée en ce moment par le Bureau national interprofessionnel du Cognac pour évaluer l’intérêt du biocontrôle sur un réseau de 24 parcelles dans le cadre du projet Luma », illustre Simon Moulieras.
Le capteur VineMapper est vendu 15 000 euros ou proposé en location avec ou sans engagement à partir de 3000 euros par an. Au prix du matériel s’ajoute un abonnement annuel de 700 euros pour l’utilisation de l’intelligence artificielle. L’accès à la plateforme VineCore coûte entre 120 et 180 euros par an selon la version choisie. Travaillant déjà en direct avec plusieurs propriétés, comme la maison Boinaud à Cognac, Greenshield veut aussi s’appuyer sur un réseau de distribution en privilégiant des structures techniques capables d’accompagner les viticulteurs.
En 2026, Greenshield espère pouvoir proposer une détection de l’oïdium et du black-rot. « Tout dépendra de la pression du millésime cette année » explique Pauline Jouzier, responsable des opérations et de la satisfaction clients. En commercialisant le VineMapper dans différents vignobles, Greenshield souhaite aussi proposer des modèles adaptés aux spécificités de chaque cépage. A termes, la solution pourra permettre de repérer des carences, des dépérissements, faciliter les campagnes de prospection de la flavescence dorée, ou réaliser des estimations de rendement.