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La minipelle, l'engin polyvalent de la vigne : arrachage de piquets, réfection de chemins, port de charges...
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Machinisme
La minipelle, l'engin polyvalent de la vigne : arrachage de piquets, réfection de chemins, port de charges...

Les minipelles ont le vent en poupe. Trois viticulteurs nous expliquent pourquoi ils ont cédé à l’appel de ce type d’engin.
Par Sarah El Makhzoumi Le 26 février 2025
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La minipelle, l'engin polyvalent de la vigne : arrachage de piquets, réfection de chemins, port de charges...
Vincent Cailleau en Gironde, a réalisé ses propres pelles enjambeuses pour rentrer dans les vignes étroites du Médoc. 'Je vérifie toujours les parcelles avant d'y entrer, afin d'éviter de me retourner.' - crédit photo : Vincent Cailleau
«

 La minipelle, c’est le couteau suisse de la vigne, affirme Damien Teilhard, viticulteur sur 20hectares à Paulhan, dans l’Hérault. C’est un engin très polyvalent, on fait tout avec. Quand on y a goûté, c’est difficile de revenir en arrière… » Convaincu dès la première heure, ce viticulteur a toujours eu un tel engin sur son exploitation. S’étant fait voler sa première pelle, il a investi il y a deux ans dans une minipelle Sany SY26U de 2,7 t, pour 33 000 €. « Je me suis équipé de différents outils : une pince hydraulique pour arracher des piquets, un godet fléco avec lequel j’arrache des souches, un enfonce-pieu hydraulique pour enfoncer mes piquets lors des plantations ou des remplacements. Et avec ma minipelle, j’ai même pu effectuer tout le terrassement de mon hangar ! »

La minipelle emmène un enfonce pieu pour entretenir les parcelles. - crédit photo : Damien Teilhard

Des piquets arrachés rapidement

Ainsi équipé, Damien Teilhard économise du temps et de la peine. « Seul avec ma minipelle, j’arrache les piquets sur 1,5 ha en 8 heures, alors que sans la minipelle, à trois, il faut compter deux jours au meilleur de notre forme ! » Selon lui, cet engin est aussi source de diversification et de revenus supplémentaires. « Et si vous faites de la prestation, c’est vite rentabilisé ! » D’ailleurs, il s’y emploie : l’irrigation étant en expansion sur son secteur, il se rend chez des collègues afin d’y creuser des tranchées adéquates.

Nouvel outil, nouvelle tâche

Ce n’est pas son confrère de Sarrians, dans le Vaucluse, qui dira l’inverse ! Sébastien Bouteille, à la tête des 25 ha du domaine de Cabridon, a amorti chacune de ses deux pelles en un an. « J’ai acheté 35 000 € chacune de mes Kubota U-20, une en 2007 puis l’autre en 2012, relate-t-il. Je les utilise chez moi et en prestation. Chacune a été amortie en un an, après avoir réalisé 1 200 heures de prestation. »

Le vigneron a choisi ce modèle car il est suffisamment puissant (19 ch), à voie variable (entre 1,30 m et 1,50 m) et dispose d’une rotation zéro déport qui permet de passer dans les vignes à partir d’1,80 m. « J’ai commencé à faire des trous chez d’autres viticulteurs, avec un godet standard, puis un godet claire-voie en 2008, et on m’a rapidement demandé de faire de la complantation. Je me suis donc équipé de la complanteuse de NR Inov’Concept afin de me lancer dans ce type de chantier. » Il a ensuite investi dans un broyeur Ghedini en 2018 afin de nettoyer les abords des parcelles, et un enfonce-pieu NR Inov’Concept en 2020.

On y fait appel pour le moindre travail

Sébastien Bouteille apprécie la maniabilité de son engin et sa capacité à se jouer des devers. À tel point que, même s’il est passionné de tracteurs, il les laisse au hangar pour bien des travaux. « Avec la minipelle, vous pouvez refaire des chemins qui ont raviné, refaire des fossés, arracher des souches d’arbre…, se réjouit-il. Vous ne vous embêtez plus pour déplacer des charges. On peut y faire appel pour le moindre travail ! » Seule préoccupation lors de l’achat : l’usure des chenilles. « Je pensais que dans nos galets, elle serait très rapide… Eh bien non ! J’ai changé les chenilles cette année seulement, après 6 000 heures de travail ! J’avais aussi peur que les bagues et les axes du bras s’usent très vite, mais je n’ai changé ça qu’à 4 000 heures. »

Au Gaec Pellegrin, à Saint-Mariens, en Gironde, Vincent Cailleau abonde en ce sens. « Les frais d’entretien sont très limités, il faut juste changer les barbotins toutes les 2 000 heures, et les chenilles en caoutchouc toutes les 3 000 heures si elles sont vraiment usées. On fait les vidanges toutes les 150 heures. La consommation en carburant atteint entre 30 et 40 l par journée de 8 heures. »

La minipelle maîtrisée

À vrai dire, les minipelles n’ont plus de secrets pour lui. À la tête de 40 ha, le jeune chef d’exploitation a démarré en 2010 avec une Yanmar ViO27 de 2,5 t, achetée d’occasion à 2000 heures pour 15 000 €. Il a commencé à réaliser des complantations à l’aide d’une griffe, puis a arraché des piquets. « Au domaine, depuis qu’on a la première pelle, aucun tracteur n’entre dans les vignes entre les vendanges et fin mars, ce qui préserve les sols. » Les minipelles échappent à cette règle car équipées de chenilles, elles exercent une moindre pression au sol.

Lors de ses stages dans plusieurs châteaux du Médoc, Vincent Cailleau observe l’impossibilité à faire passer des pelles dans les vignes étroites. « Avec mon père, nous avons réfléchi à une solution sur le modèle des enjambeurs traditionnellement utilisés dans le Médoc. » Il n’en fallait pas plus le voir s’équiper en 2016 d’une deuxième pelle ViO27 « Nous l’avons découpée au niveau des chenilles, et refait des réhausses pour surélever la cabine afin de passer dans des vignes plantées entre 1 m et 1,80 m. » Rien que ça. « On nous a regardés comme des fous », s’amuse l’ingénieux viticulteur. Mais l’invention plaît. Tellement que dès 2016, il transforme une deuxième minipelle en enjambeur. Deux ans plus tard, il crée son entreprise, SAS Cailleau, et se lance dans la complantation. Avec la crise, toutefois, l’activité ralentit. « 2025, c’est l’année du flou, pour nous qui mettions en général 250 000plants en terre. »

Petit bémol, s’il en faut un : « Le souci de la pelle, c’est le transport : soit on la transporte dans un camion, auquel cas il faut avoir un permis poids lourd, soit on la transporte avec son tracteur et dans ce cas, il faut s’équiper d’un porte-char ». Difficile de gagner sur tous les tableaux !

 

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