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L'herbicide Pledge repêché par référé pour le vignoble
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Coup de théâtre
L'herbicide Pledge repêché par référé pour le vignoble

Plus interdit, mais toujours en sursis. Le non-renouvellement par l'ANSES de flumioxazine est suspendu par une ordonnance. De quoi créer un peu plus de confusion, alors que des vignerons sont appelés par leurs fournisseurs à stocker Pledge/Rami et que la ministre indique porter la question de l'harmonisation des autorisations de phyto devant l'Europe.
Par Alexandre Abellan Le 13 février 2025
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L'herbicide Pledge repêché par référé pour le vignoble
« Plusieurs substances actives peuvent être utilisées pour désherber les couverts végétaux, bien qu'elles soient également menacées à terme » annonce Annie Genevard (ici lors de sa visite inaugurale de Wine Paris ce lundi 10 février). - crédit photo : Cédric Faimali/GFA
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e 11 février, « le juge des référés du tribunal administratif de Lyon a rendu son ordonnance et suspendu la décision de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) de retirer l'autorisation de mise sur le marché de Pledge/Rami » à annonce le fournisseur Philagro France (propriété de Sumitomo Chemical Company), précisant que « cette suspension permet de maintenir le produit sur le marché jusqu’au jugement sur le fond » par le tribunal administratif. Ce qui devrait prendre plus d’un an prévient la firme phyto, obtenant un sursis pour son herbicide de prélevée très utilisé en viticulture (130 000 ha d’après les estimations de Philagro) et arboriculture (pommiers et poiriers).

Actée ce 6 décembre 2024, la décision de l’ANSES de ne pas renouveler l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) de Pledge/Rami est assortie d’un délai d’écoulement des stocks : jusqu’au 6 juin 2025 pour la vente et la distribution et jusqu’au 6 juin 2026 pour l’application sur les parcelles. Encore récemment sollicités par leurs fournisseurs pour stocker cet herbicide tant qu’il était commercialisable, des vignerons et pépiniéristes viticoles n’ont eu de cesse d’alerter sur les conséquences du retrait de Pledge/Rami. Une impasse qui est remontée jusqu’aux questions parlementaires au gouvernement.

Pas d’interdiction sans explication, à défaut de solution ?

Ce même 11 février au Sénat, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, était interpelée sur le retrait d’AMM de l’herbicide de prélevée. Rappelant que son « approbation, assortie d'un certain nombre de réserves, a été renouvelée par la Commission européenne en 2022 pour quinze ans », la ministre note que « l'Anses, dans ses conclusions, a souligné l'impossibilité d'exclure un risque inacceptable pour les eaux souterraines, les mammifères, les organismes aquatiques et les plantes non-cibles* ».

Mais « une telle interdiction est contraire à l'engagement du Gouvernement : pas d'interdiction sans solution » pose la question orale du sénateur Christian Klinger (Haut-Rhin, les Républicains). Le viticulteur alsacien pointant que « cette interdiction créerait une distorsion de concurrence avec nos voisins européens, comme l'Espagne, la Grèce, l'Italie et le Portugal, qui continuent d'autoriser l'utilisation du Pledge. Même l'Allemagne, réticente à l'origine, a finalement décidé d'autoriser le produit. »

Impasses techniques

Précisant être « régulièrement sollicitée lorsque de telles impasses techniques surviennent », Annie Genevard reconnaît que « la Grèce, en tant qu'État membre rapporteur, a délivré l'autorisation pour les autres pays de l'Union européenne. La Commission européenne, qui a été alertée sur ce sujet, n'a pas pris position. Ce n'est pas une issue satisfaisante. » La ministre annonce en réaction qu’« une note des autorités françaises est sur le point d'être envoyée à Bruxelles sur ce sujet. C'est, à mon avis, la meilleure façon de répondre aux écarts existants entre les États membres » pour harmoniser les pratiques. Sachant que « plusieurs substances actives peuvent être utilisées pour désherber les couverts végétaux, bien qu'elles soient également menacées à terme » reconnait la ministre.

« Le monde viticole et arboricole compte sur vous pour prolonger l'autorisation du Pledge dans les mêmes délais que chez nos voisins européens » maintient le sénateur Christian Klinger, estimant qu’avec « une agence européenne qui a rendu un avis positif sur la toxicologie de la molécule, [….] normalement, il ne devrait plus y avoir d'obstacle à la commercialisation et à la production de cette substance. » C’est l’issue que compte obtenir Philagro par ses propres moyens, la firme précisant être « engagée et déterminée à travailler avec l'ANSES à la réussite du renouvellement de l’AMM du produit ».

 

* : Dans un communiqué, Shinsuke Shojima, le président de Philagro France, déclare que « chaque produit que nous développons doit répondre aux normes les plus élevées en matière de sécurité et de performance. En tant qu'entreprise de Recherche et Développement, nous concevons nos produits avec des exigences rigoureuses et scientifiques et un profond respect de l'utilisateur, du consommateur final et de l'environnement. »

 

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Tous les commentaires (5)
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Benji Le 13 février 2025 à 22:47:43
Ce qu'il faut interdire c'est l'Anses qui s'octroie toutes les décisions sans aucun fondement mais bien par lobby écolo franco français! Si l'état français veut faire des économies qu'il fasse le ménage dans ces organismes purement français diriger par des fonctionnaires écolos complètement déphasés des réalités ! Combien coûtent ces organismes Anses,Ofb,Ars ,etc? Que les journalistes,la cours des compte enquêtent et dénoncent les conséquences économiques ainsi que les pertes de productions et d'emplois liés à ces réglementations franco françaises !!!
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Ali Le 13 février 2025 à 21:18:26
En réponse à petit Hugues, je peux l'invité à venir piocher une journée complète dans les vignobles non mécanisables, voire une semaine et en reparlera surtout en juillet ,je lui rappelle que la France est le pays aux règlements les plus drastiques, donc évidemment que nous devons préserver cette planète mais nous ne sommes pas obligés de retourner au moyen âge, si petit Hugues a une voiture ,je lui conseille un cheval ,car la voiture pollue aussi l'eau par ses résidus de toutes sortes , certainement petit Hugues n'aimera pas mon propos, mais ça s'appelle du BOBO ECOLO , et dois je lui rappeler que tout ce que petit Hugues mange et qui vient de l'extérieur à des normes toujours inférieures à l'Europe et plus particulièrement la France , au plaisir de la réponse et avec des arguments valables s'il vous plaît
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JFD Le 13 février 2025 à 18:41:14
Je ne comprends pas que les décisions européennes ne sont pas respectées par les administrations françaises qui sont PRO EUROPE de notre MACRONIE. Encore des distorsions qui provoque des problèmes de concurrence entre pays de cette même UNION EUROPEENE: du grand n'importe quoi, on continue de marcher sur la tête! Je rappelle que la non utilisation d'herbicides, pollue plus, car on brûle des milliers de litres de GNR pour maîtriser l'herbe en travaillant les sols, ce qui provoque des gaz à effet de serre qui continuent de réchauffer la planète! AH bah mince alors, nos politiques n'y ont pas pensés! Finalement c'est nos dirigeant qui polluent!, par leurs décisions.
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Chelmi Le 13 février 2025 à 13:19:27
Pourquoi interdire des produits autorisés partout en Europe ?
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petit hugues Le 13 février 2025 à 11:06:06
il faut continuer jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'eau potable
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