n peu inquiets les organisateurs du salon angevin ALT’. A entendre les retours d’un Millésime Bio pas plus dynamique que cela, à humer l’air morose du business national du vin, ils ne savaient pas si les acheteurs seraient au rendez-vous de la troisième édition d’Angers Loire dégusT’. L’évènement rassemble en un même lieu sur deux jours – les 3 et 4 février – l’historique Salon des vins de Loire (bientôt 40 ans au compteur), les bio de la Levée de la Loire et les biodynamistes de Demeter. Un salon très majoritairement ligérien, mais qui accueille aussi parmi ses 800 exposants, quelques dizaines de producteurs d’autres régions françaises, voire européennes, complétées par quelques exposants en cidres, bières et spiritueux.
Eh bien, les organisateurs ont été rassurés. Dès le lundi matin, les acheteurs sont arrivés en masse dans le grand palais du parc des expos d’Angers. Selon nos informations, la fréquentation aurait été supérieure aux deux éditions précédentes, soit quelque 4 500 visiteurs.
“On a plutôt bien travaillé”, indique Jean-Christian Bonnin. Le vigneron angevin du domaine de la Croix des loges avait délaissé le salon depuis quelques années, mais est revenu après l’embauche récente d’une nouvelle commerciale. “On a relancé des clients professionnels en les invitant à déguster une nouvelle gamme de low alcool qu’on vient de juste de sortir. Un blanc, un rosé, un rouge à 8,5 % d’alcool. Ça a marché. On a vu essentiellement des cavistes et des restaurateurs”.
Dans ce salon très régional, cette clientèle de cavistes et restaurateurs du grand Ouest forment le gros des troupes. Fidèle au salon, alors que la plupart de ses gros confrères l’ont déserté, la petite maison de négoce Louis de Grenelle était précisément là pour développer ce secteur. “Le salon nous correspond bien. D’autant qu’on a récemment recruté un commercial pour développer le CHR sur le grand Ouest”, indique Marie Flao, future boss de l’entreprise familiale saumuroise.
Confirmation également avec François Lieubeau du domaine éponyme nantais, qui a reçu cette même typologie d’acheteurs, mais aussi quelques acheteurs export. Au gré des stands, on a noté la présence d’Italiens, Allemands, Américains, Néerlandais, Britanniques, Belges, Japonais, Mexicains… Sans oublier des chefs de rayon de grande distribution qui viennent compléter leurs linéaires par des achats en direct, et quelques grossistes.
En parallèle de ce salon central, une multitude d'évènements offs autour des vins bios, biodynamiques ou nature a explosé cette année. 18 ont été officiellement comptabilisés. Certains sont bien établis depuis une vingtaine d’années : La Dive à Saumur, Madavin aux Greniers Saint-Jean à Angers, Les Pénitentes à Savennières… Au final, selon les estimations de la ville d’Angers, ce sont plus de 10 000 acheteurs qui passent sur un ou plusieurs salons, transformant la région angevine en une intense place de marché pendant ce long week-end d’offres en tout genre.