armi les nouveautés aperçues lors du dernier salon Millésime Bio, il en est une qui est commune à tous les opérateurs. Et ce quelle que soit leur chapelle : de l’important négociant au petit vigneron nature, leurs contre-étiquettes affichent un QR Code pour les ingrédients et informations nutritionnelles dès lors qu’il est question du millésime 2024. Du moins pour ceux n’ayant pas d’étiquette encore temporaire pour la dernière récolte, ou ceux n’ayant pas oublié la nouvelle règle en vigueur… À bon vin point d'enseigne, mais des étiquettes toujours plus chargées.
Déjà apparus sur les derniers vins nouveaux, les QR Codes fleurissent et se banalisent, qu’il y ait matière à indiquer des ingrédients (agents stabilisateurs comme de l’acide métatartrique ou de la gomme arabique, conservateurs et antioxydants comme des sulfites, l’enrichissement avec l’ajout de sucre…) ou pas (seulement du raisin), dans tous les cas, la perspective d’un massif tableau d’information nutritionnel fait opter les opérateurs pour le sobre QR Code. Un carré cryptique devenu habituel après la crise covid, mais qui aurait suscité bien des critiques esthétiques il y a cinq ans encore… Si la gestion de ces QR Codes est une nouvelle charge administrative pou le vignoble (du moins tant qu’il y aura des doubles saisies à tous les niveaux), cette nouvelle information sur les étiquettes permet de gagner en transparence pour les consommateurs.
Un QR Code de conduite ? Encore faut-il que le client comprenne bien les infos présentées : difficile pour le « consommateur moyen normalement informé et raisonnablement attentif » défini par le Code de la Consommation de savoir si telle mention est bonne ou mauvaise… Il va clairement manquer de moyens de repères pour que ces données aient une quelconque utilité. Surtout si l’ingrédient affiche un code alimentaire type E221… Mais « les langues sont des chiffres où, non les lettres sont changées en lettres, mais les mots en mots. De sorte qu'une langue inconnue est déchiffrable » pensait avec espoir Blaise Pascal.