evendiquant une présence dans 45 départements, le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) ne va proposer une liste que dans 17 départements pour les prochaines élections aux Chambre d’agriculture, dont 6 départements où la viticulture est prépondérante (Hérault, Gard, Gers Vaucluse, Charente et Charente-Maritime). Posant en préambule « qu’un tiers des agriculteurs français vit sous le seuil de pauvreté », le co-président national du Modef Pierre Thomas place la question du revenu des exploitants au centre de tout le programme du syndicat, avec l’instauration d’un prix minimum garanti par l’état pour les vins français, et l’ensemble des productions agricoles.
Le syndicat appelle en outre la France, ainsi que l’ensemble des états membres, « à quitter l’organisation mondiale du commerce (OMC) immédiatement, pour créer un nouveau cadre garantissant la souveraineté alimentaire des peuples », appuie la directrice du syndicat Sophie Bezeau.
« Le manque de revenus des viticulteurs doit être réhaussé grâce au prix et non pas par la baisse des coûts de production », appuie le secrétaire général du Modef Didier Gadea, seul viticulteur en tête d’une liste Modef (dans l’Hérault), et en charge des questions viticoles. Il fustige ainsi le fait que « le prix moyen d’un vin IGP produit par une cave coopérative en Languedoc s’établit à l’heure actuelle autour de 80€/hl, le même qu’il y a 20 ans ! Alors que les charges de production n’ont cessé de croître ». Sans cette pierre angulaire du prix, Didier Gadea voit que les viticulteurs n’ont pas de revenus et donc, qu’à court terme, « il n’y aura plus de viticulteurs ».
Sur les leviers à actionner pour faire augmenter ces prix, le Modef se veut tout sauf dogmatique et Didier Gadea pose que « tout ce qui peut apporter du revenu au viticulteur, on prend ». Le Modef propose notamment de revoir les marges de la restauration pour la vente des vins, qui alimente la spéculation pour les viticulteurs comme pour les consommateurs. « On ne peut plus continuer à voir des verres de vin se vendre 7€ au restaurant pour qu’il ne rapporte que 7 centimes au producteur », pousse encore Didier Gadéa. Le co-président national du Modef, Frédéric Mazer, pointe même la responsabilité de la Fdsea dans les départements du Languedoc viticole. « Dans le Gard, ils sont aux commandes depuis 2001, pour une baisse continue des surfaces de vignes et des exploitants viticoles. A ce rythme, dans 20 ans, il n’y a plua de viticulture dans l’ensemble du bassin Languedoc-Roussillon », assène-t-il.
Déjà aux commandes de la Chambre d’agriculture de Guadeloupe depuis les dernières élections, le Modef entend gagner cette année celle de Guyane, voire Mayotte si les élections n’y sont pas reportées. Et progresser dans l’ensemble des départements dans lesquels le Modef présente des listes.