l’approche des élections aux Chambres d’agriculture, l’Aude, dont près de 60 % des exploitants sont des viticulteurs, fait figure de cas particulier. Alors que le président sortant Philippe Vergnes (liste Fdsea-JA) ne repartira pour un nouveau mandat, seuls 6 des 14 élus du collège 1 (chefs d’exploitations et assimilés) de sa liste précédente se représentent sur la nouvelle liste Fdsea-JA proposée, cette fois emmenée par Ludovic Roux (président des Vignerons coopérateurs d’Occitanie, vice-président du groupe vin de la Copa-Cogeca). Le président des Vignerons indépendants de France Jean-Marie Fabre et celui du syndicat des Vignerons de l’Aude Frédéric Rouanet figurent également en bonne place sur cette liste.
En effet, la liste Fdsea-JA présentée cette année pose la particularité d’être constituée et soutenue par des syndicats de métiers dépassant le cadre des seuls syndicats agricoles. « C’est une liste Fdsea et JA , mais surtout une liste d’union, pour une cohésion et une détermination collective, soutenue par le syndicat des vignerons de l’Aude, les Vignerons indépendants de l’Aude, la Coopération agricole d’Occitanie, le syndicat des éleveurs de l’Aude et le syndicat des entrepreneurs des territoires, des travaux ruraux et agricoles de l’Aude et des P-O », présente Ludovic Roux.
Pour la viticulture comme les autres filières du département, cette liste pose la rentabilité en pierre angulaire de son programme. « Celle-ci passe déjà par le maintien de notre capacité à produire et à garder des rendements minimaux, la gestion de l’eau est donc un axe incontournable », pointe Ludovic Roux. Un rééquilibrage de la prochaine Politique Agricole Commune (PAC) en faveur des zones méditerranéennes et leur exposition au changement climatique est également attendue, ainsi que des paiements pour services environnementaux apportés par la viticulture et les filières agricoles.
Face à cette liste, la Confédération paysanne, qui avait deux élus au collège 1 ( Frédéric Bichon et Flore Pivette ) compte cette année obtenir au moins un siège supplémentaire en présentant 9 viticulteurs (dont 7 femmes) sur les 20 noms de sa liste des chefs d’exploitations. Côté viticulture, pour laquelle le syndicat définit « une urgence sociale », indique sa porte-parole départementale Sophie Bataillard, la Confédération paysanne ne cautionne pas le plan d’arrachage en l’état et attend plutôt « un plan européen de restructuration du vignoble, pour maîtriser les volumes, avec des primes plus incitatives et un rallongement de la durée des droits de plantation », poursuit Sophie Bataillard. Le syndicat demande également que « les aides aux coopératives soient conditionnées pour que cessent les fusions, pour garantir le pouvoir aux adhérent.es, et assurer les revenus car depuis 30 ans on voit bien que les fusions n’ont rien apporté sur la rémunération des viticulteurs ! », enchaîne Sophie Bataillard.
Enfin, la Coordination rurale, qui disposait de deux élus au collège 1 lors de la précédente mandature (Antoine Micouleau, Olivier Mandeville), espère également progresser, sous la houlette de ses deux têtes de liste céréalières, Nadine Boyé et Florian Bareil, et 7 inscrits viticulteurs. Ils proposent ainsi de réorganiser en profondeur le secteur de la viticulture mais aussi mettre fin aux indemnités de représentation pour les élus de la Chambre et un bénévolat total. Ce à quoi Ludovic roux répond que « ces indemnités sont essentielles pour assurer la représentation des agriculteurs au sein des chambres qui leur sont dédiées. Elles servent à payer le remplacement des élus sur leurs exploitations. Sans elles, il n’y aura plus de représentation ».