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Projections
Le vignoble de Méditerranée va-t-il devoir déménager ?

Avec le changement climatique, l’agro-météorologue Serge Zaka estime que l’aire de répartition des vignobles méditerranéens va changer. L’œnologue Matthieu Dubernet pense quant à lui qu’il est encore possible d’éviter la désertification de la région.
Par Marion Bazireau Le 07 janvier 2025
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Le vignoble de Méditerranée va-t-il devoir déménager ?
Aires de culture de la vigne entre 2060 et 2090. - crédit photo : Serge Zaka/Agroclimat 2050 et Fondation Farm
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ans le livre blanc L’urgence de l’adaptation issu du projet "Adaptation des Agricultures au Changement Climatique en Méditerranée (AACC-Med)" de la fondation FARM, Serge Zaka prévoit sur le pourtour méditerranéen, qui se réchauffe « 20 % plus vite que le reste du monde », la perte de plusieurs millions d’hectares de cultures par désertification d’ici la fin du siècle. L’agro-météorologue annonce la généralisation des stress thermiques estivaux, « dépassant largement la résistance physiologique des espèces présentes », et la transformation des paysages de la garrigue vers des steppes et des savanes, « l’olivier et la vigne remontant vers le Nord quand de nouvelles productions feront leur apparition sur le bassin ».

Utilisant le scénario RCP 8.5 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et l’indice de Winkler pour cartographier les aires viticoles des prochaines décennies, Serge Zaka calcule que la saison végétative de la vigne pourrait être raccourcie de 20 à 35 jours après 2060, « avec un déphasage phénologique et des gels tardifs dévastateurs sur la rive Nord ». Estimant avec ses coauteurs* que « l’irrigation de la vigne à elle seule ne pourra constituer une stratégie de moyen ou long terme pour faire face au stress hydrique dans un contexte de raréfaction de la ressource et de besoins en eau en hausse », Serge Zaka invite les viticulteurs à explorer plusieurs leviers (recours à des cépages et portes greffes plus résilients, pratiques agroécologiques préservant les sols…) pour sauver ce qui peut l’être mais n’écarte pas la délocalisation de plusieurs vignobles vers de nouveaux terroirs.

Président du groupe Dubernet et Terra Mea, Matthieu Dubernet juge ce discours du « grand déménagement » trop pessimiste. « Les cultures sont des systèmes infiniment complexes, non linéaires, qui ne suivent pas à la virgule près les indices climatiques mais font heureusement preuve certaine plasticité. On trouve de la vigne du 30eme au 50eme parallèle dans l’hémisphère Nord, c’est considérable  », rappelle-t-il, dans une publication sur Linkedin.

Soyons bâtisseurs, pas déménageurs

Sceptique sur les perspectives économiques des figues de barbaries, pistaches ou autres cultures exotiques dans les territoires méditerranéens, Matthieu Dubernet regrette dans la prédiction de Serge Zaka la notion d’abandon. « Elle conforte l’opinion publique dans une noire et passive résignation face à la crise agro-environnementale. Et c’est cette passivité qui sera coupable de la désertification programmée de nos territoires méditerranéens, si nous laissons faire » argumente l’œnologue. Préférant le rôle de « bâtisseur » à celui de « déménageur », Matthieu Dubernet milite notamment pour un accès plus large à l’irrigation. « Si nos ressources en eau sont très mal réparties, elles restent abondantes, et ce sont nos capacités à disposer d’infrastructures de réserves qui constituent un enjeu historique d’aménagement, pour un futur viable dans un territoire vivant », lance-t-il.
 

* : Précila Rambhunjun et Matthieu Brun (Fondation FARM), Riad Balaghi (Initiative AAA, INRA Maroc), Marta Debolini (IAFES - CMCC, MedECC), et Nina Graveline (INRAE).

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Tous les commentaires (1)
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DARIUS Le 07 janvier 2025 à 12:40:16
Je n'observe pas de réchauffement climatique. J'ai mes vignes dans la région bordelaise. Mes dates de vendange sont très similaires à celles de mon grand père. Tout juste puis je dire que depuis les années 60-70 les degrés ont bien monté. Mais dans les années 40 il y eut beaucoup de millésimes à 14° et même plus à tel point d'ailleurs qu'en 1947 mon grand père n'a pu faire que du vin blanc moelleux tellement la richesse en sucre était élevée.
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