lors que l’Europe a pris du retard et repoussé la réhomologation du cuivre du 1er janvier 2026 à début 2028, la Task Force cuivre, qui regroupe douze sociétés fabriquant des produits cupriques, a espoir de voir l’Europe sortir la molécule actuellement jugée toxique et persistante dans les sols de la liste des produits phytos candidats à la substitution. « Cela donnerait plus de visibilité à la filière car le cuivre serait alors réautorisé pour 15 ans et non pas pour 7 ans comme c’est le cas actuellement », indique Nicolas Constant, spécialiste de la viticulture biologique à l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV), lors d’une conférence organisée sur le Vinitech.
Il apprend aussi à l’auditoire que, pour minimiser l’autorisation du cuivre, l’Allemagne et les Pays-Bas ont demandé à l’Europe de rouvrir la discussion sur l'autorisation du phosphonate de potassium en bio en tant que fongicide et stimulateur de défenses naturelles de la vigne contre le mildiou. Nicolas Constant ne pense pas que cette demande aboutira. « Le sujet du phosphonate de potassium est un serpent de mer, explique-t-il. Cette substance active a déjà reçu en 2024 et 2019 deux avis négatifs de l’EGTOP, le groupe d’experts indépendants chargés de fournir à la Commission des conseils techniques sur des questions liées à la production biologique ». En France, la filière bio n’est pas pour l’autorisation des phosphites, issus de la chimie de synthèse et générant des résidus dans les vins.
Nicolas Constant termine en rappelant que les modalités du message d'information du ministère de l'Agriculture du 13 octobre 2023 s'appliquent aussi aux millésimes 2024 et 2025. « Vous pouvez dépasser les 4 kg Cu/ha/an sans dépasser 28 kg de cuivre métal sur 7 ans à partir du moment où vous utilisez au moins un produit ne comportant pas la mention Spe1 « Pour protéger les organismes du sol, ne pas appliquer ce produit ou tout autre produit contenant du cuivre à une dose annuelle totale supérieure à 4 kg Cu/ha » » rassure-t-il. En bio, l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO) a confirmé à la profession que le calcul du lissage ne démarre qu'au 1er janvier 2022, alors qu’en conventionnel, les viticulteurs ne doivent dépasser 28 kg de cuivre par ha entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2025 pour rester dans les clous du règlement d’exécution n°2018/1981.