J’ai toujours rêvé de tailler sans fil », avoue d’emblée Jérôme Hermet. C’est donc en toute logique que ce viticulteur de Saint-Jean-de-Fos, fidèle à Pellenc depuis 1994, a testé le nouveau sécateur sans fil C3X du constructeur l’hiver dernier. « Avec mon fils, nous avons taillé nos 13,5 ha, en alternance, avec cet outil. C’est vraiment agréable, il n’y a plus rien qui tire au niveau des bras, plus de câble. Ce sécateur révolutionne la manière de travailler », assure-t-il.
À Piégon, dans la Drôme, Aurélie Tailleux a testé le C3X avec son père sur les 14 ha de leur domaine. Elle aussi se dit satisfaite de l’outil : « Il y a une plus grande liberté de mouvement. » La viticultrice relève une sécurité renforcée grâce à l’absence de fil. « Avec nos Pellenc Vinion 250, il y a un risque de coincer le fil sous le talon quand il devient lâche derrière », décrit-elle.
Les deux viticulteurs s’accordent sur la facilité de prise en main de l’outil. « J’ai toujours taillé avec un sécateur filaire, évoque Jérôme Hermet. Il m’a fallu un peu de temps pour m’habituer à ce nouvel équipement, mais cela a tout de même été assez rapide. Mon fils, Loïc, lui, s’est très rapidement adapté au C3X. » De manière anecdotique, il raconte n’avoir su que faire de son outil lorsqu’il a voulu prendre ses premières pauses une fois arrivé en bout de rang. « Sur le harnais du sécateur filaire, il y avait toujours une boucle pour l’attacher. Là, il a fallu penser à poser le sécateur droit contre une souche », sourit-il.
De son côté, Aurélie Tailleux a dû revoir le positionnement de ses doigts. « Avec l’ancien modèle, je mettais deux doigts sur la gâchette. Avec le C3X, j’ai un doigt sur la gâchette et le second sur le sécateur juste à l’avant de la garde, pour un meilleur équilibrage du sécateur et plus de maniabilité », souligne-t-elle.
Le poids de l’outil était justement un point qu’elle redoutait. « Mon père, dont le poignet est plus fort que moi, n’a pas senti de différence avec le Vinion. De mon côté, j’ai mis un peu de temps à m’habituer au C3X. J’ai eu quelques douleurs au début, ça n’a pas été facile. Puis mon poignet s’est musclé et c’est devenu acceptable », témoigne-t-elle. En parallèle, elle apprécie l’absence du poids de la batterie dans le dos, ce qui était pour elle une vraie contrainte.
La viticultrice drômoise se dit particulièrement satisfaite de pouvoir accéder facilement à tous les sarments. « Il n’y a plus à réfléchir au fil. Ce sécateur permet d’accéder partout dans les souches », renchérit Jérôme Hermet. Côté puissance, il trouve le C3X plus performant que les sécateurs filaires de Pellenc qu’il a tous utilisés au fur et à mesure de leur sortie jusqu’au plus récent, le C35. « Il coupe aussi gros et aussi précis sur tous les cépages, même ceux aux bois les plus durs comme le carignan. Jusqu’à 40 mm de diamètre, il n’y a pas de problème tant que les bois sont en sève », avise-t-il.
Même constat pour Aurélie Tailleux qui se félicite de pouvoir tailler les gros sarments, que ce soit de syrah ou de viognier. Elle assure que la lame ne se coince pas, hormis sur les bois de trop gros diamètre. « De 60 à 80 mm, il faut pencher le bras et s’y reprendre à deux ou trois fois pour couper. » L’ouverture de lame, qu’elle trouve plus grande que sur son sécateur avec fil, la satisfait également : « J’ai toujours travaillé avec l’ouverture maximale, sauf parfois sur les plantiers où nous avons employé la demi-ouverture. » D’une manière générale, elle a constaté un gain de productivité de 5 à 10 % avec le sécateur sans fil de Pellenc qu’elle attribue, entre autres, au fait de pouvoir pénétrer facilement dans toutes les souches.
Un bémol concernant l’autonomie. Les deux batteries fournies lors de l’achat ne suffisent pas forcément pour une journée de travail. C’est avec les trois batteries qui lui ont été fournies lors du test, soit le nombre d’emplacements sur le chargeur, que Jérôme Hermet a pu effectuer des journées complètes sur les cépages les plus durs. Côté entretien, il nettoie la lame tous les soirs avec une éponge humide et graisse le sécateur avec la pompe fournie. Il ne considère pas ce rituel comme contraignant. Pour Aurélie Tailleux, le système de graissage est même plus accessible que sur son modèle actuel. Les deux viticulteurs n’ont pas été gênés par le bruit de l’outil. Le système anticoupe est lui jugé performant. « Même sans gant, cela fonctionne bien. Mais c’était déjà le cas sur notre modèle avec fil », relève Jérôme Herbert.
Proposé à 890 € HT par Pellenc, le coût de ce nouvel outil ne semble pas être un frein pour nos testeurs. « Il n’y a pas un gros écart avec les modèles à fil. Nous allons renouveler notre matériel et nous équiper mon fils et moi. Il faut vivre avec son temps », témoigne le viticulteur héraultais. Pour Aurélie Tailleux et son père, le prix de l’outil n’est pas non plus un frein. « D’une manière générale, nous faisons une pause sur les investissements, nous n’allons donc pas l’acheter pour le moment. Mais mon père juge que le rapport qualité/prix est au rendez-vous », analyse la viticultrice.
Selon Pellenc, le C3X offre une ouverture de lame de 77 mm et un diamètre de coupe de 35 mm. Il pèse 955 g, dont 210 pour la batterie. Pour la taille de la vigne, une lame plume est recommandée. Le mode demi-ouverture s’enclenche via une commande tactile sur le sécateur. De série, l’outil est équipé du système anticoupe Activ’Security. Pellenc recommande le port de son gant conducteur pour une sécurité optimale. Les batteries Alpha Lite ont une capacité de 7 200 coupes, soit 4 heures d’autonomie selon la fiche produit. Le constructeur en fournit deux avec le sécateur et un chargeur acceptant trois batteries à la fois. Le temps de recharge est de 1 h 30. Avec l’application mobile Pellenc « Le C3X », les utilisateurs peuvent paramétrer leur outil et obtenir des statistiques d’utilisation.