près avoir levé 900 000 euros en février auprès de Seventure Partners, leader mondial de l’investissement dans le domaine du microbiome, la start-up bordelaise Starfish Bioscience annonce avoir sécurisé 700 000 € supplémentaires auprès d’IRDI Capital avec le soutien de BPI France. Fondée en novembre 2023 par Sandrine Claus, la jeune entreprise incubée par Unitec et Bernard Magrez Start-Up Win compte déjà six collaborateurs à pied d’œuvre pour cartographie les populations microbiennes de plusieurs grands crus classés du bordelais dont La Tour Carnet.
Starfish Bioscience exploite une technologie brevetée de séquençage de l'ADN microbien à très haute résolution pour reconstituer les génomes des bactéries présentes dans les sols et en lire les fonctions. « Nous appliquons ensuite des algorithmes bio-informatique spécifiques qui reconstituent les interactions fonctionnelles entre les micro-organismes à l’échelle de la communauté. Cette modélisation permet de mettre en évidence les liens de coopération entre bactéries et d'identifier celles qui portent des fonctions essentielles à l'équilibre de l’écosystème et sans lesquelles la biodiversité s’effondre », explique Sandrine Claus, rappelant que seul 1 % des bactéries du sol est connue, alors qu’un gramme en contient environ 1 million (soit 1 000 fois plus que de champignons).
Après l'identification, la start-up souhaite élaborer des produits utilisables sous la forme d’une poudre mouillable contenant une sélection de ces bactéries que Sandrine Claus définit comme des bactéries « clés de voûte » pour répondre à des problèmes précis. Après un diagnostic initial de l’état des sols de ses futurs clients, Starfish Bioscience pourra par exemple proposer des bactéries qui optimiseront la production de polymères qui retiennent l’eau dans le sol pour limiter l’impact des périodes de sécheresse ou qui améliorent la cohésion des agrégats du sol et sa résistance à l’érosion. « Il pourra également s’agir d’augmenter la fixation d’azote par la communauté de micro-organismes pour limiter la dépendance aux engrais chimiques ou d’obtenir un effet barrière face à l’invasion de pathogènes opportunistes qui ne trouveront pas de niche écologique où se développer », liste Sandrine Claus, qui, après Bordeaux, prévoit de mette son expertise au service d’autres vignobles français.