e mercredi 23 octobre, les équipes de Sun’Agri ont officiellement mis en service des persiennes agrivoltaïques au-dessus d’une parcelle de viognier en conversion bio de 750 m² exploitée par les élèves du lycée viticole de Rodilhan, près de Nîmes.
Répartis dans les 4 rangs de vigne, différents équipements communiquent en temps réel avec un système de pilotage intelligent pour optimiser l’orientation des panneaux. « Nous avons posé des stations météo, des capteurs d’humectation foliaire, des capteurs de potentiel hydrique du sol, des ceps, des dendromètres pour mesurer la hauteur des vignes, des caméras PTZ pour suivre les stades phénologiques, des compteurs d’irrigation connectés, et des thermocouples pour mesurer la température des feuilles et des baies lors de canicules ou d’épisodes de gel », liste Alexandre Cartier, responsable de la filière viticulture chez Sun'Agri.
Les impacts agronomiques et œnologiques de l’installation associée à une zone témoin de 600 m² plantée en même temps il y a 18 ans seront évalués pendant trois millésimes complets par la Chambre d’agriculture du Gard et l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV).
Alors que les experts du climat prévoient une hausse des températures d’au moins 2,7°C et une baisse des précipitations de 18 % d’ici 2050 dans la Vallée du Rhône et sur le pourtour méditerranéen, Sun’Agri met en avant jusqu‘à -5°C dans l’air et -10°C au niveau des feuilles sous les persiennes agrivoltaïques, -30 % des besoins en irrigation, et une diminution des pertes liées aux brûlures et aux aléas climatiques. Les techniciens de la Chambre suivront de près l’évolution du rendement et vérifieront aussi si, en bloquant la pluie, les persiennes freinent le développement des maladies.
Au-delà de la quantité, ce dispositif expérimental permettra à l’IFV lors de trois campagnes de microvinifications d’évaluer pour la première fois sur un cépage blanc l’impact de l’ombrage sur les arômes et l’équilibre du vin.
« Toutes les données que nous allons accumuler vont nous aider à améliorer nos algorithmes et créer des références pour toute la filière viticole d’Occitanie », se réjouit déjà Alexandre Cartier.
Sun’Agri a également profité de ce projet pour tester l’installation de filets automatisés anti-grêle et pour travailler sur une nouvelle charpente métallique démontable et mieux intégrée dans le paysage, avec un nombre de pieux battus réduit pour limiter l’artificialisation des sols. Avec une production électrique de 69 kWc revendus à EDF, les panneaux pourront alimenter à l’année 15 foyers. Le projet a coûté 205 000 €, financés par BPI France et Sun’Agri.