menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Gens du vin / Condamnation confirmée pour le blogueur ayant qualifié une caviste de "mégère" et de "poissarde"
Condamnation confirmée pour le blogueur ayant qualifié une caviste de "mégère" et de "poissarde"
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Injures sexistes
Condamnation confirmée pour le blogueur ayant qualifié une caviste de "mégère" et de "poissarde"

Épilogue judiciaire de la polémique sur la caricature En Magnum de 2020 avec la condamnation en appel de l’ex-blogueur Vincent Pousson pour injures sexistes ciblant la caviste et journaliste Sandrine Goeyvaerts.
Par Alexandre Abellan Le 24 octobre 2024
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Condamnation confirmée pour le blogueur ayant qualifié une caviste de
Pour l’appel, « le ministère public fait valoir que les propos tenus sont injurieux et humiliants, s'attaquent à la personne même de la partie civile et à son physique et de retenir le caractère aggravant de l'injure » rapporte le jugement. - crédit photo : Adobe Stock (Florence Piot)
L

e temps de justice n’étant pas celui des polémiques, le délibéré du mercredi 18 septembre de la septième chambre de la cour d’appel de Paris fait revivre les vifs échanges et brutales invectives du mondo vino d’il y a quatre ans sur la caricature du numéro 21 du magazine En Magnum (groupe Bettane & Desseauve). Les multiples altercations de la fin novembre 2020 sur les réseaux sociaux après la diffusion du dessin de Régis Franc (qui a eu sa propre affaire judiciaire, débouchant sur un non-lieu), ont conduit la sommelière et journaliste Sandrine Goeyvaerts (ayant critiqué la caricature en ligne) à citer dans un article du 15 décembre 2020 sur la RTBF que « certains hommes se permettent encore d’écrire de tels articles, reflétant leur vision de la femme : il ne peut exister que deux types de femmes, vendeuse d’amours tarifées ou canons décérébrées. "Des putes blondes, il y en a des centaines dans le Mondovino", écrit en toute décontraction ce même blogueur », Vincent Pousson (ayant défendu la caricature dans d’autres publications). Ce dernier réagit le 19 décembre 2020 sur son compte Facebook en estimant qu’« une mégère belge me donne publiquement des leçons d'élégance, d'amour des femmes, de jeunisme, éventuellement de vin » ou « la poissarde n'a rien [trouvé] de mieux que d'instruire un graisseux procès stalino-mélenchoniste pour sexisme » avec pour illustration une photo de Sandrine Goeyvaerts en maillot de bain au bord d’une piscine.

Confirmant le jugement de la dix-septième chambre du tribunal judiciaire de Paris du 25 janvier 2023, la cour d’appel de Paris condamne pour « injure publique envers une personne à raison de son sexe » Vincent Pousson à 8 000 € (1 000 € d’amende assortie du sursis, 4 000 € au titre de dommages et intérêts, 3 000 euros de frais de justice). « Ces propos revêtent un caractère méprisant caractérisant l'injure définie et réprimée à raison de son caractère aggravé » indique la juridiction dans son délibéré, pointant que « le prononcé d'une condamnation n'étant pas de nature à porter une atteinte disproportionnée à la liberté d'expression » car ils « sont constitutifs d'injure à caractère sexiste » et « par ses propos*, Vincent Pousson va bien au-delà d'une vive critique de l'opinion de Sandrine Goeyvaerts et de la dénonciation qu'a faite celle-ci du sexisme dans le domaine du vin ».

Quatre ans pour enfin mettre un point final à cette affaire

N’alimentant plus son site Idées Liquides et Solides depuis 2021, Vincent Pousson est toujours actif sur Facebook et participant à la revue Tanin, de Reworld Media Magazines, Vincent Pousson n’était ni présent ni représenté par un avocat lors de l’audience d’appel. Contacté, il n’a pas donné suite aux sollicitations de Vitisphere. Ayant également tenu un blog (La Pinardothèque), Sandrine Goeyvaerts est caviste en Belgique et écrit des articles (revues Elle, Elle à table, Le Monde, l'Express et Le Soir) ainsi que des livres (des Perles d’une caviste en 2017 au Manifeste pour un vin inclusif en 2021). Sur les réseaux sociaux, Sandrine Goeyvaerts indiquait à l’annonce du jugement d’appel être « terriblement soulagée : il aura fallu près de quatre ans pour enfin mettre un point final à cette affaire ».

Ayant fondé en 2017, l'association féministe "Women do wine", la sommelière belge pointe dans un communiqué que « la condamnation pour injures sexistes est rare, en particulier pour des injures proférées en ligne et sur les réseaux sociaux. Cette décision de justice est importante et aidera à faire jurisprudence pour les victimes de cyberviolences » alors que « les injures sexistes sont souvent banalisées, particulièrement en ligne, comme si elles étaient inévitables et de simples mots. Pourtant, elles ont des conséquences réelles sur la vie personnelle et professionnelle des personnes visées. » Pour Sandrine Goeyvaerts, « cette affaire prend racine dans le monde du vin, mais elle le dépasse largement ».

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (2)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
GloubiGloulga Le 04 novembre 2024 à 16:04:07
Vincent Pousson avait écrit en 2001 "D'Amour & de Vin" : "Petit guide fantasmatique, romanesque, immoral & sensuel du goût du vin & de la peau des femmes". Le garçon y célébrait son amour du vin par de courts chapitres sur le principe 1 vin / 1 femme / 1 érotisme, ce dernier variant selon la bouteille choisie : "La chienne andalouse avec la cuvée Romain Pauc de La Voulte Gasparet ", "Touchante gamine avec Les Ormes-Sorbet", "Légitimité du Vol avec Clos Bacquey", "Entre deux âges et La Pompadour Castelmaure" etc. Peut-être que, des années après, passant de la page de livre à la page Facebook, ceci explique cela. Pour parler de vin tout en libérant ses fantasmes, l'homme dans la force de l'âge écrivait comme un gentleman. Pour défendre une idée du vin bien bien genrée où l'on trouve belles les femmes qui se taisent, le boomer macho a écrit comme un cochon. Sandrine Goeyvaerts a subi ces assauts verbaux parce qu'elle était aussi une figure féminine du vin nature, loin des canons esthétiques traditionnels de la femme et du vin. Dur à avaler pour Vincent Pousson qui, perdant ses nerfs, est (re)devenu par ses invectives un homme nature. Finalement, entre un homme nature et un vin nature, que vaut-il mieux ?
Signaler ce contenu comme inapproprié
Arnaud Le 28 octobre 2024 à 10:16:17
Mérité pour Vincent Pousson, dont on peut apprécier la plume acérée et parfois tendancieuse mais qui là est clairement parti en vrille.
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Gens du vin
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé