ix ans et déjà des dizaines de millions d’euros levés par la start-up toulousaine Micropep Technologies, capable grâce à sa plateforme biotechnologique d’identifier dans les plantes des « micropeptides », de petites protéines composées de dizaines d’acides aminés aux propriétés intéressantes pour plusieurs cultures. En viticulture, Micropep a récolté 27 millions € fin juillet pour faire les essais réglementaires d’un produit capable de réguler le mildiou et l’oïdium, et commencer à nouer des partenariats avec les acteurs de la distribution.
« Ce produit contient des acides aminés que nous avons trouvés dans le génome de la tomate », retrace Thierry Audier, responsable du transfert agronomique et technologique chez Micropep. Les micropeptides sélectionnés ont été produits à l’aide de bactéries dans des fermenteurs, et testés sous serre.
Depuis deux ans, ils sont aussi pulvérisés sur vignes dans différentes régions françaises et européennes. « Le produit est très facile à mettre en œuvre, indique Thierry Audier. Il nous reste à améliorer sa formulation pour qu’il résiste bien au lessivage et soit abordable pour les viticulteurs ».
Le millésime 2024 a fait office de crash test. Dans les conditions de très forte pression fongique, les micropeptides ont donné de bons résultats en solo sur l’oïdium. Sur le mildiou, il a fallu les associer à des produits de biocontrôle, comme les phosphites, ou des produits pénétrants. « L’idée est de jouer la complémentarité avec la pharmacopée traditionnelle. Cette année, nous avons pu allonger les cadences de traitement et à économiser en moyenne 30% de phytos » assure Thierry Audier.
Le temps de l’homologation, ce produit ne sera pas commercialisé en France avant 2028-2030. D’ici là Micropep va multiplier les essais et évaluer l’impact de l’utilisation de ses molécules sur les résistances. Aux Etats-Unis, l’entreprise est aussi en train de tester une autre série de peptides permettant de réguler les adventices. Dans le futur, elle n’exclut pas de se pencher sur le black-rot.