menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Viticulture / "Sans le rotofil, on ne s'en serait pas sorti", les vignerons ont utilisé le système D pour contrôler l'herbe dans les vignes
"Sans le rotofil, on ne s'en serait pas sorti", les vignerons ont utilisé le système D pour contrôler l'herbe dans les vignes
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Désherbage
"Sans le rotofil, on ne s'en serait pas sorti", les vignerons ont utilisé le système D pour contrôler l'herbe dans les vignes

Face à une croissance inédite de l’herbe, des viticulteurs ont usé de solutions non conventionnelles pour tenir leurs vignes propres.
Par Hélène de Montaignac Le 10 septembre 2024
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Thibaut Pariset Domaine de L'aubraine, Saint-Gengoux-de-Scissé, Haut-Mâconnais a loué une tondeuse-débroussailleuse à fléaux autotractée et montée sur chenilles. - crédit photo :
D

ans le Médoc, Véronique Julienne et son frère ont manœuvré le rotofil à tire-larigot pour venir à bout des adventices sous le rang. « Avec cette année pluvieuse et notre choix de limiter les désherbants, on ne s’en serait pas sorti sans cet outil », raconte la vigneronne du Clos La Rose de Grave, 4,5 ha en conventionnel à Moulis-en-Médoc. Et pour cause : « De la sortie de l’hiver à la fin mai, il nous a été impossible d’entrer en tracteur dans les vignes. Alors que les adventices poussaient comme jamais ! Dès la deuxième quinzaine de mai, l’herbe dépassait la hauteur des grappes. Je n’avais jamais connu une telle situation depuis mon installation en 2008. »

Des herbes hautes et denses

Début juin, la météo a enfin permis d’effectuer le travail intercep. Mais à de nombreux endroits, les herbes étaient devenues trop hautes et trop denses, et « ça ne faisait pas du bon travail. Avec mon frère, on a alors chacun pris un rotofil pour dégager au préalable le trop-plein de végétation ». Mi-juillet, ils ont à nouveau dû débroussailler à pied. « Nos sols argileux avaient séché. Cette fois, ils étaient trop durs. On est donc retourné dans toutes les parcelles avec le rotofil, au fur et à mesure qu’on effeuillait et qu’on finissait d’épamprer. »

Pour Thibaut Pariset, contenir l’herbe à l’huile de coude est une habitude dans son domaine de l’Aubraine, 3,3 ha en bio à Saint-Gengoux-de-Scissé, dans le Mâconnais. « Deux tiers de nos vignes sont situées dans un secteur humide, dès lors la gestion de l’enherbement naturel entre les rangs y est compliquée », explique-t-il. Mais cette année, après un premier passage au rotofil début avril, il a changé son fusil d’épaule : pour les tontes suivantes, en mai et juin, il a loué une tondeuse-débroussailleuse à fléaux autotractée et montée sur chenilles. « L’inconvénient du rotofil est qu’il projette les herbes. Or, avec la très forte pression de mildiou, je craignais de favoriser les contaminations. À l’inverse, la débroussailleuse à fléaux dépose l’herbe au sol, sous elle, au milieu du rang », justifie-t-il. Malheureusement, cette précaution n’a pas suffi à contrer le mildiou, particulièrement virulent. « Dans les parcelles les plus sensibles, j’ai eu 80 % de pertes », déplore-t-il.

"La tondeuse-débroussailleuse autoportée m'a sauvé la mise"

Coopérateur dans le village voisin de Lugny, Vincent Pernod entretient lui aussi l’herbe au milieu du rang avec une tondeuse-débroussailleuse, mais autoportée. « Cette année, elle m’a vraiment sauvé la mise », assure ce vigneron qui exploite 20,5 ha, dont 18 en conventionnel et 2,5 en bio. « Mon père avait acquis cette machine pour une salariée qui avait peur de monter sur l’enjambeur. Depuis, je m’en sers et je m’y retrouve. Car maintenant qu’on a droit à moins de glyphosate, nous avons élargi la bande enherbée. Avec l’enjambeur, compte tenu de la largeur de travail de mes tondeuses, je serais obligé de croiser les passages. Or, grâce à la débroussailleuse et ses 85 cm de largeur de coupe, c’est propre en un passage. »

Vincent Pernod a commencé à faucher dès le début du printemps : « J’ai des sols profonds assez riches où l’herbe pousse bien. Cette année, mi-juillet, j’étais passé jusqu’à cinq fois dans certaines parcelles au lieu de trois au plus les autres années. Sous le rang, j’avais appliqué un anti-germinatif. »

Pour ses vignes en bio, ce n’est pas la même histoire. « Malgré plusieurs passages d’interceps, ce n’était toujours pas propre fin juillet. Mais j’ai fini par laisser pousser, en prévoyant juste de passer avant les vendanges manuelles, pour le confort. »

Avec sa débroussailleuse, Vincent Pernod nettoie 1 ha en deux heures. Un débit de chantier qui lui convient. « Mais cette solution est moins adaptée aux parcelles en bio dans lesquelles on travaille le sol », regrette-t-il. Dans ces vignes, l’engin cahote sous les mottes et devient plus difficile à conduire.

"Il faut de l'endurance"

Même bémol pour Thibaut Pariset, en ce qui concerne sa tondeuse autotractée : « On passe l’engin au milieu du rang. Dans les sols labourés, c’est compliqué à manier. On a acquis de l’expérience au fil des heures, mais il faut de l’endurance. Ma femme et moi sommes habitués à labourer à cheval, cela nous a aidés. »

Bien qu’il soit un peu secoué, Thibaut Pariset juge qu’il est nettement moins pénible de conduire sa machine que de manier un rotofil : « D’autant qu’on débroussaille beaucoup plus vite en étant seul avec la tondeuse qu’à deux avec des rotofils. »

Véronique Julienne ne doute pas un instant qu’il serait plus rapide et plus confortable de travailler avec une tondeuse. Elle dit avoir été « brisée » cette année par l’excès de rotofil : « Le bruit impose de travailler avec des bouchons d’oreille. On a l’odeur d’essence en permanence dans le nez et on garde toujours la même position, avec une torsion du bassin et les mains qui gèrent l’accélération. Le soir, les articulations s’en ressentent ! »

Budget variable

À situation atypique, réponse atypique. En cette année pluvieuse, Véronique Julienne est venue à bout des adventices dans ses 4,5 ha à Moulis-en-Médoc avec deux rotofils thermiques de marque Stihl qui lui ont coûté environ 350 € pièce. Vincent Pernod, vigneron sur 20,5 ha dans le Mâconnais, a pu compter sur la débroussailleuse autoportée Attila 85 d’Etesia, achetée 11 000 € il y a quinze ans. Également en Saône-et-Loire, Thibaut Pariset a loué 2 000 € (250 € par jour) une tondeuse-débroussailleuse Orec pour nettoyer ses 3,3 ha. Il envisage d’acheter ce type de machine.

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (1)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
Jean Philippe martin Le 13 septembre 2024 à 19:52:14
Patiente. C est sur, la première année, c'est le bordel, puis s installent fleures et graminées. Laissez donc pousser l herbe sous le rang. En fauchant l Inter ligne, cette herbe sous le rang finit par se coucher. Il faut bien trois ans pour que ce soit parfait. Je peux vous envoyer photos et films
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Viticulture
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé