drien Le Goas, concepteur industriel indépendant (Gaiiar) mais aussi vigneron à Gan avec sa mère (aire d’appellation Jurançon) au Domaine Latapy, a commencé à penser l’engin viticole baptisé Voltrac en juin 2022. Le jeune entrepreneur est parti du constat suivant : « Je voulais pouvoir utiliser une machine décarbonée au maximum et la plus légère possible. Comme rien ne nous convenait sur le marché, j’ai décidé de me lancer dans la conception de mon propre tracteur. »
Décarboné, léger, économe
La construction de ce chenillard 100% électrique a débuté en juin 2023. « L’un des objectifs était de faire un tracteur le plus léger possible » explique l’inventeur. C’est mission réussie puisque l’engin pèse 950 kg avec opérateur. L’entreprise Elatec, partenaire du projet s’est chargé de l’électrification de l’appareil.
« Sa conception à chenilles promet une réduction significative de la compaction du sol, une efficacité accrue sur tous types de terrains, et un respect pour notre environnement », raconte Adrien Le Goas. D’autant que sa consommation énergétique est très basse : 2,5kWh soit 1L de GNR/h pour 10ch puissance moteur. L’autonomie (avec outil intercep) est estimée à 4h avec 8h de chargement.
La machine possède deux blocs sous le siège composés chacun d’un groupe hydraulique (avec deux fonctions) animé par moteur électrique. Dans chacun des blocs se situe une batterie. Ces deux batteries (30 kg par pièce) peuvent être extraite pour être chargée. « Nous estimons que nous pouvons baisser le temps de charge à 4h avec une charge rapide. Ainsi, avec deux jeux de batteries, il est possible de tourner en continu » raconte le jeune concepteur.
Crédit photo : Adrien Le Goas
Polyvalence
Le tracteur (longueur : 1m59 HT/largeur 1m32HT) est conçu pour pouvoir effectuer tous les travaux de la vigne. « En cabine, on a 2 joysticks : l’un à gauche pour l’avancement et la direction, l’autre à droite pour piloter l’outil. Aujourd’hui on a un écran cabine avec toutes les données tracteur et outils. Pour les outils interceps on peut régler jusqu’à 7 automatismes (profondeur de travail, inclinaison,etc) » explique Adrien Le Goas.
Tous les outils du travail du sol sont atellables à l'avant. Un premier disque à doigts bineur en métal a d’ailleurs été conçu et produit par le concepteur. Arriveront prochainement un pulvérisateur électrique (déjà en fabrication), une releveuse, puis une rogneuse.
Crédit photo : Adrien Le Goas
Des plans à partager pour une machine à auto-construire
Si le vigneron a à cœur de construire une machine la plus décarbonée possible, il a aussi l’ambition de partager ce qu’il a conçu : « Je voulais également que ce tracteur soit accessible et faisable soi-même ». En effet, exit le brevet, bonjour l’open source. « Quelqu’un sachant souder et bricoler peut tout à fait monter son propre tracteur sur la base de mes plans. Pour la partie électrique, Elatec pourra fournir un kit d’électrification. Lorsque l’on voit les prix du marché et la réalité économique de la filière, il est important de pouvoir se serrer les coudes et profiter du savoir faire des uns et des autres ! »
C’est pour cela que le vigneron souhaite trouver un site hébergeur afin de proposer ses plans en libre accès.
Comptez entre 30 000 et 35 000€ pour la construction du tracteur.