a machine est constituée de deux parties : un châssis, d’1m33 de largeur avec 3 dents dont l’inclinaison a été savamment étudiée, et deux rouleaux arrières à dents incurvées montés sur pivot. Ce double rouleau arrière se replie pour circuler (limitant l’encombrement de l’outil sur route ou dans des bouts de champs étroits) et se déplie pour travailler à l’aide de vérins hydrauliques. L’équipement mesure 2m49 de longueur déplié. En fonction des réglages, l’outil peut être utilisé comme un décompacteur (puisqu’il peut travailler jusqu’à 40cm de profondeur) ou comme un aérateur.
La machine posée au champs. Crédit photo : AgroBio Périgord
« Avant tout travail avec cet outil, on conseille de faire une fosse à la bèche pour connaitre l’état de son sol, observer d'éventuelles semelles de labour et savoir comment régler l’outil pour un premier passage en décompaction. On conseille, pour les passages suivants de ne plus travailler qu’à 15/20cm. », explique Eric Maille, conseiller et formateur en viticulture bio et biodynamiques pour AgroBio Perigord.
L’outil permet d’améliorer la structure, la porosité et la fertilité du sol en ne mélangeant pas les horizons. Il permet également de maîtriser les adventices dans le rang, d’enfouir les engrais verts, ou encore de préparer leur semis. Le profil horizontal des dents, provoque un soulèvement doux de la terre qui se brise en ses points et lignes de cassures naturelles et limite fortement le lissage tout en préservant la structure des agrégats du sol.
« Une racine, même sur pivot, ne peut s'étendre et aérer un sol que s’il y a des fissures, même minimes. Cet outil vient les créer et permet aux racines des couverts de se développer davantage. C’est tout son intérêt. », rappelle l’expert.
Les deux rouleaux, quant à eux, ont une action différenciée : quand le premier émiette et déracine par une action plus agressive, le second qui tourne dans le sens inverse enfoui.


La vitesse d’avancement limitée à 4km/h et compensée par un nombre de passage plus réduit et par une puissance tracteur nécessaire peu importante (comptez environ 60CV).
Aujourd’hui en Dordogne ils sont plus d'une dizaine de vignerons à l’utiliser et à en être satisfaits. D’autant que le matériel peut se construire avec quelques confrères et amis, de la ferraille, un poste à souder (un peu d’huile de coude), et surtout aiguillé par AgroBio Perigord et/ou l'Atelier paysan, fournissant également des plans.
Le Réhabilitator est le fruit du travail de deux agriculteurs, Alex Podolinsky et Pasquale Falzarano, ayant respectivement travaillé sur la forme de la dent et le double rouleau. Il a ensuite été importé d’Australie en Dordogne par Aurélien Prouillac, viticulteur et voyageur, curieux d’autres pratiques en biodynamie.
Le viticulteur et son père construisent un premier Réhabilitator en 2014. En 2019 Agrobio Périgord et l’Atelier Paysan se sont rapprochés pour proposer des pistes d’améliorations de plans et des formations à l’auto-construction de l’outil.