Villeneuve-Lès-Maguelone, les échanges entre les viticulteurs et le personnel du Mas Numérique font émerger de nombreux projets. Après Celectiv, Thomas Crestey dévoile Guidavigne, un partenariat sur de l'autoguidage à faible coût pour aider la profession à sortir du désherbage chimique.
« La transition vers le désherbage mécanique augmente le nombre de passages et la pénibilité du travail, rappelle l'ingénieur. Les chauffeurs ont continuellement le cou tordu pour regarder ce qu'ils font ». En attendant un développement à plus grande échelle des robots, Thomas Crestey veut miser sur l'autoguidage, permettant au moins au tractoriste de lâcher son volant et de se retourner complètement et plus confortablement pour regarder son outil.
En seconde monte, l'autoguidage est proposé autour de 15 000? par les sociétés Trimble et Topcon. « Ce n'est pas à la portée de tous les domaines. Notre idée est de proposer des ateliers d'autoconstruction aux vignerons, sachant qu'aujourd'hui toutes les briques technologiques sont disponibles sous des formes plus ou moins abouties, le système de réception, l'interface, le volant, la prise de commande sur la direction, et le capteur d'angle sur les roues » détaille Thomas Crestey, précisant que ces ateliers existent déjà en grandes cultures, et qu'ils permettent aux agriculteurs de s'équiper pour environ 1500?.


Le projet Guidavigne démarre cette année pour trois ans. Ces partenaires (Institut Français de la Vigne et du Vin, Institut Agro de Montpellier, Chambre d'Agriculture de l'Hérault, Vinipôle Sud Bourgogne et Vinnopôle de Gaillac) vont commencer par caractériser l'intérêt de l'autoguidage pour le travail du sol en viticulture sur le domaine du Chapitre (34) et le Vinnopôle, en équipant un tracteur d'un système commercial.
« Nous allons notamment voir ce qu'en pensent les chauffeurs, s'ils gagnent en confort ou en temps de travail » reprend Thomas Crestey.
Les partenaires se lancent en parallèle dans le prototypage de leur propre système installable sur n'importe quel tracteur, avec l'objectif de le tester lors du prochain désherbage d'hiver. Ils vont s'appuyer sur le réseau RTK Centipède, précis au centimètre, et ne nécessitant pas d'abonnement.
Il leur restera ensuite à préparer différents supports pédagogiques et tutoriels pour accompagner les viticulteurs dans la réalisation du modèle retenu. A la Chambre d'agriculture de l'Hérault, le conseiller viticole Christophe Auvergne devrait animer de premiers ateliers avant la campagne 2024.