’est la conjugaison de plusieurs facteurs qui a conduit les autorités portugaises à solliciter, pour la deuxième année consécutive, une aide pour la distillation de crise. Pour rappel, en 2023, le Portugal avait bénéficié d’un budget de 20 millions d’euros à ce titre. Cette année, la situation ne s’est pas redressée en raison d’une légère baisse des exportations en 2023 et d’une récolte 2023 en hausse de 10% par rapport à la campagne précédente, s’établissant à 7,5 millions d’hectolitres. En cause aussi, d’après les organismes professionnels, les importations en vrac depuis l’Espagne qui auraient contribué à « gonfler les stocks excédentaires ». Les professionnels portugais dénoncent aussi une concurrence déloyale, mettant en cause un étiquetage trompeur quant à l’origine des produits.
Certains opérateurs exclus de la mesureDans un communiqué, le ministère portugais de l’Agriculture affirme que le soutien de 15 millions € accordé pour la distillation de crise cette année est « une mesure de crise temporaire et exceptionnelle qui ne se reproduira pas à l’avenir ». José Manuel Fernandez, le ministre de l’Agriculture, évoque dans le même temps la nécessité « d’augmenter les montants alloués à la promotion, à la suppression des barrières douanières dans les pays tiers pour faciliter l’exportation de nos vins et aux mesures qui favorisent l’amélioration des revenus des producteurs ». Le gouvernement portugais annonce par ailleurs qu’il renforcera les inspections pour prévenir les importations illégales de vin et resserra les critères d’attribution de ce soutien. Les producteurs qui ont importé du vin au cours des trois dernières années se verront en effet refuser l’accès de cette aide à la distillation.


Le ministère de l'Agriculture et de la Pêche a pris des mesures « pour résoudre un grave problème hérité du gouvernement précédent et qui a conduit à un excédent sans précédent des stocks de vin ». Et de préciser : « Certaines mesures comprenaient l'interdiction de l'entrée en vrac, dans la région délimitée du Douro, de raisins, moûts, vins et autres produits vitivinicoles non couverts par le statut d'Appellation d'Origine Protégée ou d'Indication Géographique Protégée par l'Institut du Vin de Porto (IVDP) en Mai 2024 ». Evoquant par ailleurs la baisse des ventes de vins rouges comme l’une des causes des excédents portugais, de même que l’augmentation la plus forte de la production au Portugal l’an dernier parmi tous les Etats membres de l’Union Européenne, la Commission Européenne justifie cette aide en affirmant que « les producteurs de vin au Portugal souffrent de déséquilibres du marché qui pourraient se transformer en une crise prolongée et plus profonde ».