n novembre, le collectif Secrets Toxiques, initié par Nature et progrès, Générations futures et Campagne glyphosate France n’avait pas attendu 24 heures après le vote de la réhomologation du glyphosate pour 10 ans pour annoncer son intention de déposer un recours en annulation devant la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE).
Le collectif avait ensuite temporisé en s’associant à Anper-Tos, la Confédération Paysanne, Notre Affaire à Tous, et Avenir Santé Environnement pour demander en février à la Commission européenne de réexaminer en interne la réapprobation de l’herbicide. La Commission a estimé fin juin cette demande infondée et jugé que la Confédération Paysanne n’est pas légitime à porter cette action au motif qu’il ne s’agit pas d’une association de défense de l’environnement.


Les cinq organisations co-requérantes vont donc finalement bien déposer un recours devant la CJUE. Elles vont se baser sur son arrêt Blaise d'octobre 2019 et dénoncer le caractère illégal de la réapprobation du glyphosate au motif que « l’exemple de formulation de pesticide au glyphosate qui doit être évalué lors de la procédure d’homologation n’a pas fait l'objet d'expertises nécessaires pour s'assurer de l'absence d'effets néfastes à court ou à long terme sur l'humain et l'environnement, comme le prévoit la réglementation européenne ».
La coalition regrette un manque d’études sur la reprotoxicité, la neurotoxicité ou encore des traces de perturbateurs endocriniens du glyphosate. Les organisations estiment par ailleurs que « l’évaluation coformulant par coformulant ne permet pas de juger de la toxicité du produit final », et ajoutent que dans son évaluation « l’EFSA n’a pas pris en compte l’ensemble des supports scientifiques qui analysent la formulation complète, en faisant fi de presque toutes les études universitaires et académiques ». Le dossier doit être déposé avant le 26 août.