ans le rouge et dans le flou. C’est ainsi que Joël Boueilh, président des vignerons coopérateurs, décrit la situation de la viticulture. Dans le rouge, en raison de la chute des ventes. Dans le flou « le plus complet » du fait du contexte politique actuel. « Après les élections législatives, on n’aura pas les mêmes interlocuteurs, a-t-il expliqué à la presse lors du congrès des vignerons coopérateurs le 27 juin sur l’île des Embiez dans le Var. Nous aurons un sacré travail de réexplication à faire et nous ne serons pas les seuls. La file d’attente sera longue devant le ministère de l’agriculture. On ne voit pas bien quand on pourra mettre l’arrachage en œuvre alors qu’il faut qu’il soit opérationnel au 15 octobre. »
Plus urgente encore : la demande d’une année blanche d’amortissement que les coopératives formulent depuis plusieurs mois déjà. En effet, les coops n’ont aucune rendez-vous avec le ministère de l’économie à ce sujet alors que beaucoup d’entre elles clôturent leurs comptes au 31 juillet.
Pour en revenir à l’arrachage, Joël Boueilh s’est exprimé sur le résultat de l’enquête de FranceAgriMer dont le résultat indique que les vignerons ne demanderaient de l’aide que pour supprimer 22 000 ha de vignes. « C’est une déception qu’il n’y en ait pas plus que ça, a-t-il dit. J’espère que ce n’est pas dû au fait que certains attendent que d’autres se lancent avant d’y aller. Il faut dire qu’il reste aussi beaucoup de questions en suspens. Dans le cas de vignes en fermage, qui engage l’arrachage ? Le fermier ou le propriétaire ? Est-ce qu’une cave peut appliquer des pénalité à un adhérent qui arracherait avant la fin de son engagement ? »
Face à cette situation « On peut se plaindre ou bouger et réagir, a souligné le président des Vignerons coopérateurs lors de son discours, optant de suite pour la deuxième solution. Les consommateurs veulent de l’innovation, de nouvelles émotions, se faire surprendre. Ils ont envie de changement. Nous allons devoir nous y mettre. Et innover. Mais c’est sûr, c’est plus facile à dire qu’à faire »
Pour Joël Boueilh, une chose est sûre : « les vignerons coopérateurs seront acteurs et initiateurs de la viticulture de demain. » Déjà, il pense aux négociations de la Pac 2027 qui vont s’ouvrir cet automne au cours desquelles, il se battra pour « conserver une enveloppe spécifique pour accompagner la dynamique de la filière viticole » et pour « déverrouiller l’accès à l’irrigation ».