inétiques des flux d’air générés par les tours anti-gel, évolutions des températures selon la topographie et les types de gels, mesures sonores, modélisations spatiales, effets du chauffage complétant le brassage d’air, périmètre de protection des tours… Engagé en 2020, le très novateur programme de recherches Sictag, initié par la Cuma des Vignobles à Quincy (Cher) et la fédération des Cumas en Centre Val de Loire, a permis d’en savoir plus sur les tours anti-gel. Son objectif : Passer d’une gestion empirique des tours à vent à un fonctionnement optimisé par la science et les technologies de pointe. Prévu sur trois ans et achevé en 2023, Sictag pourrait être prolongé par un deuxième programme, Optitag.
« Trois ans pour de telles recherches, c’est court. Nous souhaitons continuer à travailler sur plusieurs sujets, indique Jean-François Méré, directeur de la fédération régionale des Cuma. Nous avons déposé un dossier, actuellement à l’étude par des experts nationaux et le Conseil régional, qui a co-financé Sictag avec l’Union européenne. Nous attendons un retour dans les prochaines semaines ».
Une dizaine de partenaires ont été impliqués dans Sictag : l’IFV, l’Inrae, le CNRS, des entreprises comme Dalkia ou Weather Measures, et des fabricants de tours anti-gel. « Sictag a permis de valider scientifiquement des éléments dont les vignerons avaient l’intuition, notamment sur le chauffage associé au brassage d’air. Mais nous voulons poursuivre les recherches sur une gestion à la fois plus simple et plus fine de la tour anti-gel pour protéger au mieux les bourgeons, et déterminer les conditions où un chauffage par chaudière complète vraiment efficacement l'action de l’éolienne », expose Jean-François Méré. Le directeur de la fédération et les vignerons des Cumas de la région souhaitent également étudier le positionnement de points de chauffe autour des tours afin de limiter la consommation de carburant par la chaudière.
Un autre volet du programme envisagé concernera l’impact sonore des tours, afin de prolonger des recherches ébauchées par Sictag. « Des mesures d’impacts acoustiques seront à nouveau réalisées dans différents vignobles, selon la topographie, les types d’éoliennes, le nombre de leurs pales…. L’idée est de pouvoir conseiller les vignerons sur l’implantation des tours afin de minimiser les nuisances sonores et visuelles, et les risques de tensions avec les riverains », explique Jean-François Méré. Dans le cadre de Sictag, trois sociologues de l’université de Tours, Françoise Sitnikoff, Hélène Chazal et Christèle Assegond, ont commencé à étudier les facteurs d’adhésion ou d’hostilité des riverains face aux tours. « Les vignerons font souvent preuve de bonne volonté pour minimiser les nuisances sonores et visuelles. Mais les situations sont très différentes selon le contexte humain, le poids économique local de la viticulture, l’anticipation des vignerons dans la concertation », expliquent-elles.
D’autres thématiques sont également prévues dans ce programme succédant à Sictag, comme l’association de moyens de lutte contre le gel avec l’assurance récolte, et la création avec InterLoire d’un centre de ressources sur la lutte contre le gel. Sans oublier une autre recherche, plus exploratoire, sur l’intérêt ou non d’assécher le feuillage des vignes avec les tours anti-gel afin de lutter contre les maladies et contribuer à limiter les traitements.