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Pas une parcelle de grenache sans mildiou en Vallée du Rhône méridionale
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Pire qu'en 2018 ?
Pas une parcelle de grenache sans mildiou en Vallée du Rhône méridionale

De Châteauneuf-du-Pape à Valréas, tout le monde espère trois semaines de Mistral pour calmer le mildiou. Quelques parcelles restent encore saines mais les sorties explosent depuis une semaine dans les vignes vigoureuses et précoces. Le grenache est particulièrement touché.
Par Marion Bazireau Le 13 juin 2024
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Pas une parcelle de grenache sans mildiou en Vallée du Rhône méridionale
Certains vignerons n'avaient jamais connu de millésime aussi compliqué. - crédit photo : Xavier Tronc
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avier Tronc n’est pas optimiste. « Je considère que nous avons perdu 100 000 hectolitres de Côtes-du-Rhône, Côtes-du-Rhône villages et de crus à cause du mildiou vendredi 7 juin ». Ce viticulteur installé depuis 20 ans sur 36 hectares à Sainte-Cécile-Les-Vignes (Vaucluse) ne se rappelle pas avoir vécu un millésime aussi compliqué d’un point de vue sanitaire. « C’est pire que 2008 et 2018, estime-t-il. Au Nord du village, où il a davantage plu, le mildiou a dépassé même ceux qui ont bien traité. Tous mes grenaches et carignans sont impactés. Dans certaines parcelles, une feuille sur deux présente des taches de mildiou et je m’attends à ce que les symptômes sortent très fort sur grappes. Au Sud de Sainte-Cécile, les dégâts sont limités aux parcelles des viticulteurs qui ont manqué de vigilance ou de trésorerie. Chez moi ça va, je devrais m’en tirer avec 5 ou 6 % de pertes, mais j’ai déjà fait six traitements en bio ».

On ne pouvait pas se permettre d’être borderline

Xavier Tronc témoigne de parcelles déjà complètement vendangées chez certains de ses confrères. « Cette année on ne pouvait pas se permettre d’être borderline ! » Pour limiter la croissance exponentielle de la maladie, il n’espère plus que trois semaines de mistral, comme en 2018. « En ce moment, on a de la rosée d’une heure à 8h du matin. On entend parler de Bordeaux, de la Bourgogne, de la Champagne, mais le mildiou fait également beaucoup de mal à la Vallée du Rhône, alors que nous n’avons déjà plus de stock de vin. Le négoce va avoir des soucis » alerte-t-il.

Pondération

Conseiller viticole pour la Chambre d’agriculture du Vaucluse, Rémi Vandamme n’est pas aussi catastrophé. Même s’il voit du mildiou dans toutes les parcelles lors de ces tournées allant de Châteauneuf-du-Pape à Valréas et qu’il confirme de gros dégâts localisés, il observe que la campagne est surtout compliquée pour les viticulteurs qui n’ont pas protégé leurs vignes avant les pluies du 28 avril. « Il y avait un créneau le jeudi 25 au soir et le 26 pour traiter. Après il a plu toute la semaine du premier mai. Depuis, ceux qui ont loupé le coche ou qui n’ont pas pu rentrer dans des rangs non enherbés courent après la maladie. C’est valable en bio comme en conventionnel, du fait de la résistance du mildiou à de nombreux produits ».

« Il fallait également être vigilant avant les épisodes du 14 et du 27 mai » enchainent Mélanie Choppin et Mathilde Joumas pour l’Institut coopératif du vin (ICV). Les consultantes ont comptabilisé entre 100 et 150 mm de pluie depuis un mois. En plus de la pluie et des éventuels défauts de traitement, elles expliquent aussi les dégâts par la bonne sortie de grappes et le retard pris par les viticulteurs sur les travaux en vert, « deux facteurs qui ont augmenté l’humidité au sein des souches ».

Tous les grenaches présentent des symptômes

Globalement, si quelques parcelles restent encore très saines, avec une tache tous les 50 ou 100 ceps, les sorties explosent depuis une semaine dans les vignes vigoureuses et précoces. « Tous les grenaches présentent des symptômes. Les autres cépages s’en tirent mieux. On peut dire que la situation n’est pas hors de contrôle, mais elle n’est pas non plus sous contrôle » résument Mélanie Choppin et Mathilde Joumas.

Alors qu’il était encore très inquiet il y a encore 15 jours, Rémi Vandamme relative désormais en se disant que « les jeux sont presque faits », sauf à Châteauneuf où il est encore tombé 30 mm dimanche dernier. « Ailleurs, si on a du vent et qu’il ne repleut pas trop, la situation devrait se calmer. La floraison est passée, les baies mesurent entre 5 et 6 mm, on tient le bon bout » estime-t-il.

Le conseiller surveille désormais le black-rot, dont les premiers symptômes sont apparus vers le 1er mai mais n’évoluent plus sauf dans quelques cas isolés à Vaison-la-Romaine, et les vers de la grappe, dont la pression est semble-t-il plus forte que l’année passée.

De la coulure ?

« A la troisième génération, le mildiou ne leur aura plus rien laissé à manger. On ne craint rien » ironise Xavier Tronc. Le vigneron s’inquiète davantage d’une importante coulure sur grenache, conséquence selon lui de la sécheresse du mois d’août. « Tous les ans certains en voient mais à ce jour, c’est loin d’être un cas général, du moins dans le nord du Vaucluse » rétorque Rémi Vandamme. Mathilde Joumas et Mélanie Choppin commencent aussi à en voir sur les secteurs précoces mais jugent qu’il est trop tôt pour en tirer un bilan.

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