es nuages et la pluie s’écartent. Le ciel se dégage au-dessus du domaine FL à Rochefort-sur-Loire (49), ce 28 mai, comme pour offrir au tracteur Monarch MK-V les meilleures conditions pour sa première démonstration en France. Concessionnaires, conseillers de la chambre d’agriculture et vignerons : ils sont une quinzaine autour de ce tracteur électrique venu des États-Unis qui travaille en autonomie, comme un robot, ou qui est piloté par un chauffeur. Après un point sur ses attributs, direction les vignes. Dans un silence… électrique.
Ray Garcia, venu spécialement d’outre-Atlantique, lance son tracteur depuis son application. Totalement autonome (un arpentage a été fait avant la démonstration), l’engin prend les rangs seul et ne se gêne pas pour nous intimer l’ordre de nous pousser au moyen d’un klaxon énergique lorsque ses 10 caméras de sécurité placées sur son toit nous repèrent à proximité de son passage. « À l’avenir, nous espérons utiliser nos caméras afin de repérer les pieds morts ou les maladies », avance Jean-Philippe Féjoz, le directeur des ventes Europe de Monarch.
Après plus d’une dizaine de minutes à tourner en toute autonomie, il est temps d’atteler un outil à l’engin pour le voir au travail. Pour donner à tout le monde l’occasion de l’essayer, Ray Garcia quitte le mode autonome pour repasser en conduite avec chauffeur. Il accroche une herse rotative Maschio, grimpe sur le tracteur, règle la hauteur du relevage sur son écran de contrôle, le baisse via une manette sur la droite du poste de conduite et lance la prise de force. Le tracteur démarre et accomplit tranquillement son travail à 5 km/h, environ. C'est au tour des participants de l’essayer.
« Je suis agréablement surpris : le tracteur fonctionne vraiment bien avec cet outil animé ! Il fait du bon travail, s’étonne Karl Leclerc, chef de projet développement robotique & new tech chez Promodis. Selon moi, les seuls points gênants sont l’empattement (2,16 m) et le rayon de braquage qui sont trop importants. Aujourd’hui, on a des tracteurs qui braquent court. Or, celui-ci a du mal. Et la cabine n’est pas fermée pour travailler lorsqu’il fait froid ou pour traiter. »
« On a fait remonter l’idée d’installer une cabine de catégorie 4 pour les traitements, mais le tracteur est destiné à être utilisé en mode autonome, donc dans ce cas sans cabine. », répond Jean-Philippe Féjoz.
C’est désormais au gyrobroyeur NB Machinery d’entrer en scène. Comme pour la herse, le tracteur l’emmène sans soucis. Jérôme Loulergue, technico-commercial chez V3Tec, futur distributeur de l’engin dans la région Val de Loire (hors Sancerre), commente : « Il possède toutes les fonctions d’un tracteur traditionnel, notamment un relevage classique, ce qui permet d’atteler les outils que les viticulteurs possèdent déjà. De plus, niveau sécurité on est pas mal du tout ! »
« Aux États-Unis, nous avons déjà vendu 400 tracteurs. En France, nous avons une centaine de réservations », assure Jean-Philippe Féjoz pour qui le démo-tour est l’occasion de prendre des commandes et de créer un réseau de revendeurs. Pour sa part, Jérôme Loulergue n’attend plus que l’homologation de ce tracteur en France. « Et si les tracteurs autonomes sont autorisés à travailler sans surveillance dans les vignes et à circuler seuls sur les chemins, Monarch se vendra d’autant mieux que son prix est tout à fait concurrentiel (109 000 €). »
La démonstration se termine. Pour sa première sortie en France, Monarch n’aura pas travaillé en mode autonome, mais c’est prévu pour les prochaines sorties.
Puissance nominale : 40 CV. Autonomie : entre 8 et 14 heures. Largeur HT : 1,23 m. Transmission : 4 RM. Relevage : 3 points CAT I/II, capacité 1T150 Hydraulique : 2 distributeurs + 1 à débit constant (réservoir 45 l), PDF : 540 tr/min.