e printemps a été long en Ardèche. « Nous avons pris entre 600 et 900 mm de pluie en trois mois. Le mildiou a profité des bas-fonds argilocalcaires gorgés d’eau, du mistral, et de la brume pour sporuler et même en tenant les cadences de traitements nous n’avons pas pu éviter des sorties sur grenache et carignan Les vignerons ardéchois sortent d’un printemps compliqué. « Nous avons pris entre 600 et 900 mm de pluie en trois mois. Le mildiou a profité des bas-fonds argilocalcaires gorgés d’eau, du mistral, et de la brume pour sporuler et même en tenant les cadences de traitements nous n’avons pas pu éviter des sorties sur grenache et carignan, récapitule Ludovic Walbaum, qui cultive 12 hectares en bio à Vallon-Pont-d’Arc, et, au moment où le traitement par drone des vignes en pente revient dans les débats de l'Assemblée, ne peut s’empêcher d’avoir une pensée pour ses confrères installés au nord du département sur des parcelles non mécanisées.
N’ayant pas la main sur le prix du cuivre, du soufre, tous les vignerons voient leurs coûts de revient grimper en flèche. « Notre situation reste moins dégradée que celle de Bordeaux ou des Côtes-du-Rhône mais cette trésorerie va nous manquer au bout du bout, d’autant que le mauvais temps impacte négativement les ventes de rosé » anticipe Ludovic Walbaum.
Le vigneron se rassure en constatant que cette lutte acharnée n’est pas vaine. « Certaines parcelles sont touchées mais dans l’ensemble la maladie est bien mieux contenue qu’en 2023 », confirme José Guzman, conseiller viticole pour la Chambre d’agriculture.
Et la pluie fait du bien à la vigne. Ludovic Walbaum n’avait pas vu ses parcelles aussi vertes depuis longtemps. « La sortie est belle et le beau temps de la semaine passée est bien tombé pour la floraison » se réjouit-il.
Pour l’instant, le vignoble a la chance d’être relativement épargné par les autres ravageurs. « Le black-rot se cantonne aux feuilles, de rares foyers d’oïdium ont été repérés dans des parcelles de gamay et, hormis dans les Cévennes, la pression d’eudémis reste faible » liste José Guzman, qui pour la première fois cette année, va réaliser un suivi de Crytoblabes gnidiella, des attaques ayant été signalées lors des dernières vendanges.