isions irréconciliables entre gouvernement et opposition. « Prétendre que le gouvernement n’a rien fait pour cette filière, c’est vraiment ne pas suivre l’actualité » pose Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, ce jeudi 16 mai lors de la discussion sur le projet de loi d’orientation agricole. « Jamais la viticulture n’avait bénéficié d’autant de moyens » tonne l’élu MODEM du Loir-et-Cher, égrenant les aides passées : « 1 milliard d’euros d’aide exceptionnelle au titre du gel, 200 millions pour le financement de la distillation, 80 millions d’aides d’urgence, 150 millions débloqués par l’État dans le cadre des opérations d’arrachage » (pour lesquelles un sondage est en cours). « Nous avons fait ce qu’il fallait. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de viticulteurs en difficulté mais nous essayons de répondre à leurs problèmes, notamment à travers des dispositifs d’urgence. Je sais que cela fait souffrir certains de quitter le confort de la démagogie et du populisme » lance Marc Fesneau.
Réagissant à ces déclarations, le député Grégoire de Fournas (Rassemblement National, Gironde) interpelle : « monsieur le ministre, un certain nombre de vos réponses sont mensongères – je suis désolé de vous le dire. S’agissant de la viticulture, je n’applaudirai jamais au plan d’arrachage de la viticulture, qui concerne 9 000 hectares dans le Bordelais, auxquels il faut ajouter les 100 000 hectares que vous envisagez sur le plan national. »
Estimant que « nous devons renouer avec la fierté de la viticulture française », le vigneron médocain rappelle « un temps pas si lointain où des campagnes stigmatisantes du ministère de la santé, du gouvernement auquel vous appartenez, diabolisaient la consommation du vin français », ainsi que le « dernier projet loi de finances (PLF) dans lequel vous envisagiez d’augmenter la fiscalité sur le vin », plus « le plan Écophyto [qui] est une surréglementation qui nous soumet à une concurrence déloyale », sans oublier « les dégâts énormes causés par le mildiou dans le vignoble bordelais l’an dernier à cause des restrictions et des suppressions d’outils que vous infligez à la profession ».
Marc Fesneau prenant le parti de la dérision face à cette énumération (« oui c’est de ma faute » ou « oui bien sûr » grince-t-il), Grégoire de Fournas conclut pour sa part : « je vous annonce d’ores et déjà que cette année sera probablement aussi catastrophique que la dernière. C’est le résultat de votre action contre la viticulture française. Ce n’est pas en arrachant de la vigne que vous apporterez des solutions à la viticulture qui est en train de mourir. »