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Dans les vignes du domaine Paon Perché, des personnes éloignées de l'emploi renouent avec un travail salarié
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Chantier d'insertion
Dans les vignes du domaine Paon Perché, des personnes éloignées de l'emploi renouent avec un travail salarié

Le vignoble Paon Perché, dans le Poitou, héberge un chantier d’insertion. Des personnes éloignées de l’emploi y renouent avec un travail salarié. Une alliance « gagnant-gagnant » entre action sociale et filière vigne.
Par Hélène de Montaignac Le 22 mai 2024
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Dans les vignes du domaine Paon Perché, des personnes éloignées de l'emploi renouent avec un travail salarié
Valentin Ramel (à g.) et German Mulet, gérants du domaine du Paon Perché, 20 ha à Jaunay-Marigny, dans la Vienne. - crédit photo : DR
«

 Léon ! Léon ! » À Paon Perché, le visiteur est accueilli par le cri du paon, la mascotte du lieu. Basé à Jaunay-Marigny, dans la Vienne, ce domaine compte 70 ha, dont 20 ha de vignes, le reste en prairies et en forêts. Il est aussi assorti d’un manoir dédié à l’événementiel et l’œnotourisme, qui comprend des chambres d’hôtes. Cas unique en viticulture, il est géré par Vignes d’Avenir, une association créée à cette fin par le Groupe SOS.

Pour ce leader européen de l’entrepreneuriat social, il s’agit d’une première incursion dans la filière. L’objectif en est double : fournir un terrain de réinsertion sociale et d’apprentissage à des personnes marginalisées et, par la même occasion, former du personnel pour répondre à la demande d’un secteur en tension. En contrepartie, l’association, et donc l’exploitation, est libérée des salaires et charges, subventionnés par le dispositif d’emplois aidés en CDDI (contrat à durée déterminée d’insertion) car elle bénéficie du statut de chantier d’insertion.

"Un challenge à relever"

En décembre 2022, le Groupe SOS crée Vignes d’Avenir et recrute deux dirigeants, German Mulet et Valentin Ramel. Le premier est Argentin, œnologue et a quitté un poste de directeur de production dans un vignoble en Belgique. Également œnologue, le second s’est formé dans plusieurs domaines viticoles par le biais d’un master international. Ils sont salariés par Vignes d’Avenir. Leurs missions : exploiter les vignes avec du personnel répondant aux critères des contrats d’insertion, produire du vin et le commercialiser comme n’importe quelle exploitation.

Fin 2022, les deux dirigeants prennent les rênes du domaine de Lavauguyot, aujourd’hui rebaptisé Paon Perché. Et relèvent le défi. « On ne connaissait ni la région ni le secteur de l’insertion. C’était un challenge à relever, ce qui nous a séduits », raconte Valentin Ramel, responsable administratif et commercial, alors que German Mulet est responsable du vignoble et que tous deux s’occupent des vinifications.

Trois salariés en insertion

Actuellement, trois salariés en insertion travaillent au vignoble. Un homme et deux femmes, dont Sandrine, la cinquantaine, arrivée début août. Sandrine a auparavant été comptable puis femme de ménage. C’était avant la pandémie de Covid-19. Ce 17 avril, elle est occupée à réparer le palissage. Face à elle, la vue s’étend sur des kilomètres, avec au loin le Futuroscope de Poitiers.

Sandrine est présente à Paon Perché 26 heures par semaine, du lundi au jeudi. Une tenaille dans une main et du fil de fer dans l’autre, elle décrit son nouveau travail. « Je n’ai pas à me plaindre, c’est physique mais pas désagréable, dit-elle. On est au grand air. Je ne connaissais pas le métier mais la pratique vient peu à peu. »

Sandrine montre comment elle pose une amarre. Le sol est meuble, si bien qu’elle l’enfonce en quelques bons coups de masse. Hier, avec sa collègue, elle a surveillé le robot loué par le domaine, un Ted, de Naïo, pendant qu’il travaillait le sol sous le rang. C’était pour elles une première, après une petite formation. Sandrine dit avoir retrouvé auprès de ses collègues le moral qu’elle avait perdu à rester inactive chez elle. « Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de German, dit-elle ce 17 avril. Il a apporté des pains au chocolat et on s’est réunis pour le café. C’était sympa. »

Pour mener leur tâche à bien, German Mulet et Valentin Ramel ont dû recruter une accompagnatrice socioprofessionnelle. Son rôle est d’aider les salariés en insertion dans certaines de leurs démarches. Elle leur rappelle le savoir-être en milieu professionnel, et prend en charge les formalités administratives, la recherche de solutions de mobilité – Sandrine a maintenant sa propre voiture –, de logement ou encore de soins médicaux. « Nous l’employons 8 heures par semaine », précise Valentin Ramel.

Travail d’équipe

Le chantier d’insertion exige aussi la présence d’un encadrant technique capable de former l’équipe sur le terrain. « German ou moi-même assurons cette formation, explique Valentin Ramel. Mais nous courons après le temps, maintenant que nous devons commercialiser notre premier millésime. Donc nous recherchons activement un encadrant, idéalement un qui soit tractoriste, afin qu’il puisse nous seconder sur le tracteur. »

Pour le moment, les salariés ont été formés au tirage des bois, à la taille – confiée également à des saisonniers –, au palissage et à la conduite du robot, loué pour le travail du sol. De l’avis des dirigeants, ils ont bien progressé depuis leur arrivée. Mais ce trio ne formera pas une équipe pérenne. En principe, les salariés en insertion sont là au maximum pour deux ans, sauf s’ils décrochent un CDI dans une autre exploitation ou un poste qui leur corresponde mieux. Valentin Ramel et German Mulet assument cette difficulté de devoir régulièrement former des remplaçants.

Preuve en est qu’ils ont signé un contrat de professionnalisation avec leurs salariés afin d’élargir leurs perspectives d’embauche. Ceux-ci devront donc passer une évaluation pratique dans les vignes afin d’obtenir leur certificat de professionnalisation. De quoi leur redonner confiance et augmenter leurs chances de se faire engager.

 

Une première production

À Paon Perché, German Mulet et Valentin Ramel ont réalisé leur première récolte en 2023. « Nous avons huit cépages dont principalement du sauvignon blanc, du pinot noir et du sauvignon gris. Nous n’avons vinifié que 7 ha sur les 20 ha du domaine. Cela représente 300 hl de blanc et autant en rouge. Nous manquions de cuverie pour vinifier plus. Nous avons vendu le reste de la récolte en raisin. » Contents de leur premier millésime, les deux vignerons s’emploient désormais à le commercialiser. Deux étudiantes en master, arrivées en avril pour un stage de six mois, vont les y aider. Parallèlement, les deux dirigeants ont obtenu l’embauche d’un ETP afin de développer l’activité œnotouristique du domaine, cette fois sous le statut d’entreprise d’insertion. Ce poste, qui nécessite plus d’autonomie que les emplois en chantier d’insertion, est subventionné à 50 %.

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