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Des chômeurs en fin de droit renouent avec l'emploi dans des vignes du Val de Loire
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Main-d'œuvre
Des chômeurs en fin de droit renouent avec l'emploi dans des vignes du Val de Loire

Dans les vignes du Château de Fontenay, dans le Val de Loire, des chômeurs en fin de droits renouent avec l’emploi. Rencontre avec deux d’entre eux.
Par Hélène de Montaignac Le 14 juillet 2023
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 Des chômeurs en fin de droit renouent avec l'emploi dans des vignes du Val de Loire
Alain et Sylvain, employés au Château de Fontenay, à Bléré, en Indre-et-Loire, via l'EBE La Boîte d'à Côté. - crédit photo : DR
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e jeudi 15 juin, Alain et Sylvain sont venus parler du travail qu’ils assurent régulièrement dans les vignes du Château de Fontenay, 15 ha à Bléré, en Indre-et-Loire. Sur leur tee-shirt bleu marine, ils arborent le logo de leur employeur : La Boîte d’à Côté, une entreprise à but d’emploi (EBE) installée à Bléré. En novembre 2022, le Château de Fontenay a été la première entreprise privée à faire appel à ses services.

Ce mois de juin, les deux salariés participent à l’épamprage. « Déjà à l’automne dernier, nous avons aidé au prétaillage, explique Alain, et en février, nous avons préparé le palissage d’une nouvelle parcelle. Nous avons planté les piquets en fer. » « La principale difficulté était que les poteaux soient bien alignés, précise Sylvain, car la machine passe après pour désherber au pied des vignes. Pour nous en assurer, nous avons d’abord fait un tracé au cordeau. »

"Bénéficier de personnel local est un plus"

En cette période végétative, le Château de Fontenay fait travailler dans ses vignes plusieurs salariés de La Boîte d’à Côté. Cet été, il y aura des besoins pour l’effeuillage, « puis pour la récolte dans les vignes et aider au pressoir. Ils reviennent, c’est la preuve que le travail leur plaît, se réjouit la propriétaire, Nathalie Carli, elle-même investie dans la démarche en tant que bénévole active. Le plus, c’est de bénéficier facilement de personnel local. Ce qui est moins facile, c’est qu’on découvre seulement le matin qui va arriver pour travailler. Alors quand il n’y a pas au moins une personne qui sache faire, il faut tout réexpliquer. » Dans ce sens, Sylvain et Alain, déjà rompus au travail dans les vignes, sont de précieuses « locomotives ».

Il y a moins d’un an cependant, aucun des deux hommes ne connaissait le milieu viticole. Dans un passé pas si lointain, Alain était tailleur de pierres. « C’était avant l’accident dont j’ai été victime sur un chantier. Avec pour conséquence, des ennuis de santé qui m’ont obligé à abandonner le métier. » De là a suivi une période de chômage de quatre années. Dans les vignes, il dit « redécouvrir le plaisir de travailler à l’extérieur ».

"Un tremplin pour redécouvrir le monde du travail"

Sylvain, lui, a exercé plusieurs métiers : « Ambulancier, conseiller en formation dans le secteur tertiaire… ». S’il n’est pas prompt à se livrer sur l’avant, il est à l’aise pour parler du présent. Comme Alain, la Boîte d’à Côté l’embauche en contrat à durée indéterminée pour répondre à divers travaux et services pour des entreprises dans différents secteurs, dont le Château de Fontenay. « C’est un tremplin pour redécouvrir le monde du travail. On retrouve un rythme, un cadre, la possibilité de se loger, de faire des achats. Ça vous tire du puits », résume-t-il avec pudeur. Alain partage cet avis. « Je trouvais le temps long chez moi. Maintenant, j’ai plaisir à me lever le matin pour aller travailler. Et je me sens intégré à Bléré, alors qu’avant je ne connaissais personne. »

À peine une petite heure après leur arrivée, Sylvain et Alain sautent en voiture et repartent à leurs occupations. Avec peut-être, au cœur, la satisfaction d’avoir saisi l’occasion de présenter à un tiers leur activité professionnelle.

 

Déjà 45 salariés

Créée en novembre 2022, La Boîte d’à Côté bénéficie du dispositif national Territoire zéro chômeur de longue durée (www.tzcld.fr). Déclarée entreprise à but d’emploi (EBE), la structure embauche déjà plus d’une quarantaine de personnes en fin de droits de la commune de Bléré où elle est installée, dans le but de les remettre sur le terrain de l’emploi. Le principe est de répondre à des besoins non couverts localement, sans faire concurrence à une entreprise de la commune. D’autres EBE ont vu le jour dans la région à Tours, Blois et Bourges.

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