En Occitanie, les aléas climatiques impactent le moral des viticulteurs car dans certains terroirs, l’eau se fait très rare, confie Kahina Baha, ingénieure agronome et fondatrice de la société de conseil Confian’Sol basée à Carcassonne. Face au réchauffement climatique, il n’y a bien-sûr pas une seule solution. Il y en a plusieurs qui peuvent permettre de s’adapter à court ou à moyen terme. Je constate que les vignerons font des efforts pour trouver de nouveaux itinéraires techniques ».
Parmi les leviers d’action pour pallier au changement climatique, Kahina Baha suggère, à l’échelle du pied de vigne, d’avoir recours à l’irrigation, à une gestion des sols, à l’implantation de couverts végétaux, au refroidissement par aspersion ou encore à l’application d’antitranspirants foliaires. A l’échelle de la grappe, cette ingénieure propose d’agir sur la gestion du feuillage, d’installer des voiles d’ombrage, d’utiliser de la kaolinite pour son effet « crème solaire », mais également d’implanter des couverts végétaux et d’appliquer des antitranspirants.
« Sur le moyen terme, et quand c’est possible, il faut monter le vignoble en altitude, choisir des cépages et porte-greffes à maturation tardive et résistants à la sécheresse et à la chaleur, poursuit Kahina Baha. Certains viticulteurs, quand ils arrachent du merlot, replantent par exemple du grenache gris plus tolérant au stress hydrique ».
L’adaptation passe aussi, pour Kahina Baha, par une réflexion à se diversifier vers d’autres productions agricoles. Lors des Rencontres de Vignerons Engagés dans l’Aube, le 22 mars, elle a présenté la filière de la pistache qui commence à se structurer avec la création de l’association Pistache en Provence en 2018 puis du syndicat des producteurs France Pistache en 2021.
Un focus a également été réalisé sur l’entreprise Nectar & Co, qui développe la filière de la culture d’oliviers en Occitanie, avec un retour sur investissement à partir de la cinquième récolte. Comment réagissent les vignerons à ces suggestions ? « Ils sont curieux, répond Kahina Baha. Suite aux Rencontres des Vignerons Engagés, j’ai été contactée par plusieurs coops d’Occitanie pour réfléchir à une diversification… ».