ans une vidéo de moins de deux minutes, Moderato bouscule le petit monde du vin. Daisy Nibée et Katy Periph, deux drag, dégustent des vins sans alcool, en s’étonnant d’abord de voir ce qui leur est servi. Puis grâce à beaucoup de pédagogie et d’un discours éclairé, ils accordent un intérêt tout naturel à des cuvées qui promettent de boire sans être pompette.
Ces cuvées sans alcool sont commercialisées par Moderato, une marque plutôt jeune sur le marché des vins sans alcool. Après une levée de fonds de 1,5 millions d’euros en 2023 et des premiers essais sur de vins qui titrent à 5% d’alcool, ils sembleraient que la formule du « no alcool » trace sa route malgré les réticences de certains acteurs du vin et de consommateurs « tradi ».
La campagne visible sur YouTube, la première du genre pour Moderato, vient justement rappeler que les préjugés, c’est avant tout un jugement sur lequel il faut travailler. « Nous ne sommes pas contre le vin, on parle de la même chose, du travail du vigneron, l’idée, ici, c’est de mener une révolution soft du vin en challengeant les préjugés, avec l’aspect drag de Daisy Nibée et Kathy Periph, il y a aussi l’humour qui est aussi très important », rappelle Sébastien Thomas.
Une campagne drôle et piquante donc, mais qui permet de soutenir un marché (no/low) en pleine expansion. Une niche qui a vu de nombreux acteurs émerger (Le Petit Béret, Gueule de Joie, Cordier…) et même une poignée de vigneron-nes convaincu-es par les bienfaits des vins « de raison ».
Avec une croissance annuelle en France de 10 à 12% en 2023 sur les vins, bières et cocktails sans alcool (Source : Businessscoot) en 2023, cette tendance se confirme chez les plus jeunes consommateurs, friands de nouvelles sensations mais il serait réducteur de ne parler que de ce segment. « En réalité, chez Moderato, celles et ceux qui aiment nos produits sont aussi des consommateurs-trices et amateurs-trices de vin », appuie Sébastien Thomas. Avec un chiffre d’affaires de 50 000€ en mars 2024, Moderato confirme l’engouement des consommateurs-trices en quête d’une nouvelle approche de la consommation de vin. « On a appelé nos cuvées « révolutionnaires », il y a un côté très français à tout ça ! »