ous ne savez pas quoi faire de votre cadre, ou de vos bouts de ferraille qui traînent dans le fond du hangar ? Vous êtes situé sur la (presque) diagonale Grand Est, Auvergne Rhône Alpes, Occitanie ? Vous êtes potentiellement directement concernés (mais les autres également, dans le but de diffuser l’idée !) par le projet Vi'reg ! Celui-ci lancé à l'initiative de l’Atelier Paysan, coopérative d’auto-construction, regroupe les fédérations nationales et régionales des CUMA (Auvergne-Rhône-Alpe et Grande Est), le groupe de recherche en agriculture biologique (GRAB), et un peu moins d’une dizaine d’autres partenaires en région Auvergne-Rhône Alpes, Grand Est et Occitanie.
« Vi'reg est un projet de recherche ayant pour cible l’économie de la matière première au lieu d’acheter. C’est une démarche basée sur le collectif. » explique Guillaume Delaunay, coordinateur de la recherche et du développement à l’Atelier Paysan.«Dans le cadre de ce projet sur 3 ans, nous explorons la possibilité de reconvertir ce matériel agricole oublié pour lui donner une deuxième vie et l'intégrer dans un système de gestion des couverts végétaux en viticulture (préparation du sol, semis des engrais verts, destruction, entretien sous le rang...) »
Le projet se décompose en trois étapes :
- La construction et l’éclaircissement des besoins des groupes de viticulteurs en termes d’outillage
- Le recensement du matériel disponible et convertible
- L’auto-construction, l’essai et le réajustement des outils agricoles en parcelle
Il se construit autour de la notion de partage des connaissances, d’idées et de méthodes. « Actuellement on mobilise et on essaie de former les groupes par le réseau des CUMA et des autres partenaires afin d’évaluer les connaissances et les niveaux jusque fin avril » explique Mylène Delarue, chargée de mission économie et agroéquipement à la FRCUMA Auvergne Rhône Alpes. Ce projet réuni les viticulteurs autour de trois défis concernant l’enjeu des couverts végétaux : la mutualisation, l’économie (matériel et financière), l’auto-construction.


A terme, les groupes formés pourront établir leurs besoins et réfléchir aux moyens d’y faire face. « Certains viticulteurs sont déjà avancés sur la question des couverts quand d’autres se posent encore beaucoup de questions » explique la chargée de mission. Les viticulteurs du groupe s’impliqueront de la réflexion à la réalisation. Toute la partie conception sur ordinateur et matériel sera encadrée par l’Atelier Paysan. « On ne sait pas encore combien de projets on va devoir accompagner, mais dans tous les cas on aimerait regrouper pour chacun d’eux un entre 5 et 10 personnes » espère Mylène Delarue.
« Le choix des couverts a été pris car c’est une thématique qui est mise en avant et fort travaillée depuis quelques années. On sera peut-être amenés à travailler sur d’autres outils d’entretien du rang mais toujours avec cette caractéristique de recycler des outils déjà existants » ajoute Guillaume Delaunay. Et d’ajouter: « Dans le calendrier, nous formerons ces groupes, prospecterons pour trouver du matériel de récupération puis, post vendange, dans le courant de l’hiver 2024/2025, nous entamerons nos réflexions autour de la construction d’outils. C’est un travail qui prendra un peu de temps. Le mieux serait de pouvoir construire et tester les outils au champ en 2025-2026. »
Si vous faites partie des trois régions concernées, n'hésitez pas à signaler tout matériel dormant dans le fond de votre hangar en cliquant ici : plateforme de recensement d'outils agricoles disponibles à la reconversion.