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Les "restaurants mettent des prix de folie aux vins"… Et c’est un restaurateur qui le dit
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Les "restaurants mettent des prix de folie aux vins"… Et c’est un restaurateur qui le dit

Les trop forts coefficients multiplicateurs des restaurateurs sur le prix du vin pèsent sur la consommation et les commandes, ce qui ne passe pas pour le restaurateur parisien Franck Astruc (à la tête de la brasserie Café des Ternes, le Café des Beaux-Arts à Malaquais, le Bistrot Faubourg à la Défense…).
Par Alexandre Abellan Le 21 mars 2024
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« Je prends les photos des tickets de caisse quand je vends un vin rare pour que son producteur sache qu’il a bien été consommé » pointe Franck Astruc. - crédit photo : DR
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e sujet des coefficients multiplicateurs agite la filière vin qui reproche aux restaurateurs de privilégier leurs marges au détriment de la consommation…

Franck Astruc : Quand on achète des vins pour son restaurant et que l’on voit les prix affichés par d’autres, on voit vite que tout cela n’a plus aucun sens. La grande majorité des restaurants mettent des prix de folie aux vins, ce que le consommateur ne peut pas se permettre. Il est compréhensible de mettre un coefficient de 3 sur le prix d’une bouteille achetée en dessous de 40 €, mais ce n’est pas possible au-dessus de 50 €. Que l’on double le prix avec la TVA incluse est acceptable, cela permet une bonne marge. Mais que l’on n’aille pas trop loin. Et les comptables peuvent dire tout ce qu’ils veulent pour que je mette plus, avec cette marge on gagne déjà de l’argent. Mais on ne massacre pas les clients. Sans aller en dessous du prix des cavistes.

 

C’est une position iconoclaste, alors que les prix des vins sont souvent justifiés par l’équilibre économique des restaurants…

En achetant 100 et vendant 200 €, on gagne de l’argent alors que l’on n’a rien fait. On a ouvert et mis une bouteille sur la table avec des verres. Nous ne sommes pas montés dans le tracteur pour remuer la terre, nous n’avons pas fait face à grêle, nous n’avons pas eu les problèmes de la vigne… Bien sûr que les vins de Bourgogne ont beaucoup augmenté leurs prix. Oui c’est cher, mais les vigneron font 100 % du travail. S’ils mettent une augmentation de 10 %, nous la répercutons, donc ne gueulons pas trop et réfléchissons à diminuer nos marges. Les vignerons nous vendent 100 € la bouteille, mais certains restaurants la mettent à 400 €. Ce sont eux qui tuent le business. Il faut voir sur le long terme. Mes clients achètent plus de vin et envoient d’autres clients comme nous sommes raisonnables sur les prix. Je préfère avoir une marge qui gagne des ventes, qu’un coefficient qui fait perdre de la consommation. Les restaurants ne sont pas obligés de vendre les vins à des prix stratosphériques. Avec un prix abordable, le consommateur n’achètera pas une bouteille, mais deux.

 

Certains vins sont spéculatifs et voient leurs prix s’envoler en Bourgogne, Bordeaux, Champagne…

Certains se disent que comme ils n’ont que six bouteilles disponibles d’un vin, ils peuvent mettre un prix haut et ça finira par se vendre. Je fais le raisonnement dans l’autre sens. Certains prennent des allocations et les font repasser dans un marché parallèle par des agents, et des marges. Il serait intéressant de pucer les belles bouteilles de vins de Bourgogne pour savoir où elles sont consommées. Je vais enfin devenir allocataire du Domaine de la Romanée Conti en 2025, après 11 ans d’attente. Je ne vendrai pas la bouteille à 20 000 €, il faut être raisonnable. Plus on vendra les vins à des prix raisonnables dans les grands restaurants, plus on redonnera une belle image aux établissements.

 

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Tous les commentaires (11)
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Aristere Le 15 juin 2024 à 08:46:54
Il est plus que scandaleux ,je dirais mortifere que la très grande majorité des restaurants appliquent des marges de 6,7,8,9 ou 10 sur du vin en bouteille ou en vrac. Exemple vécu .Pichet de 1 l de Rosé de Provence sur la carte à 20 euros alors que le cubi de 10l vaut 20 euros.pas une bouteille de rosé IGP à moins dev28 euros. Cela tue la consommation immédiate et future. L'état doit imposer une réglementation pour protéger les viticulteurs et les consommateurs avec une marge de 3 maximum. Le restaurateur dans 99%.des cas ne quecstocker le vin 3 mois (le temps de le vendre)puis apporter et ouvrir la bouteille .
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Masson Le 01 avril 2024 à 20:32:02
C'est scandaleux. J'en suis souvent réduit à prendre un pichet. En fait le restaurant fait sa marge sur le vin.Ce qui veut dire que dans certains restaurant celui qui boit de l'eau mange a prix coutant .Est il moral que le restaurant face sa marge sur un produit su lequel il n'intervient pas. X2 me semble un maximum. Les vignerons devraient se revolter
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Vigneron Le 26 mars 2024 à 12:14:55
@EGL Je ne suis pas sûr que le consommateur préfère payer des vins chers! Avec un repas bon marché, je boirai volontiers un vin à 15?. Il faut que le prix du vin soit en accord avec le repas, il n'y a pas d'autre seuil psychologique! Bien que si déjà on a déjà mis un certain prix dans le repas, on ne veut pas se faire assommer non plus par le prix du vin, à moins d'avoir le portefeuille extra long, mais le client n'est un portefeuille sur patte! Ah si, il faut que le prix puisse justifier la qualité, mais cela est valable aussi pour ce qui est servi dans l'assiette! La gastronomie ne devrait pas se regarder avec un microscope, cela fait clairement radin. Pour le choix du vin, il n'y a souvent que des grandes marques, même dans les restaurants avec sommelier, alors que des merveilles de nos régions peuvent être dénichées, sortant des grands classiques, ce qui est vrai aussi pour la cuisine. Je pense que cela demande un certain talent, un goût pour le métier et que le diplôme ne suffit pas. Enfin, tout le monde a ses charges, mais on devrait pouvoir travailler tout les secteurs "main dans la main", se soutenir pour faire rayonner la gastronomie française! N'oublions pas que les restaurants M ont déjà bien conquis notre territoire. Réveillons-nous de nos douces illusions!
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Ben Le 25 mars 2024 à 11:33:22
@egl, commentaire typique de restaurateur enfermé dans ses théories fumeuses, vous faites la promotion des vins? On vous décernerait presqu'une médaille alors que votre boulot consiste uniquement à tourner un tire bouchon? je reviens de prowein, on est sur des coeff 2, cad 100% de marge ce qui est déjà énorme, le vin est abordable et les clients consomment. Nous vendons des vins à Paris et les retrouvons à la carte avec des coeff 10!!!! Quelle honte , ou est la juste répartition de la valeur? Pourquoi le producteur est content quand il fait une marge de 30% et le restaurateur qui ne fait rien qu'acheter/revendre fait une marge de 1000%? C'est à vomir et c'est absolument injustifiable, les producteurs ont des emprunts et des charges qui valent le loyer du restaurateur? on devrait faire du name shaming!
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EGL Le 25 mars 2024 à 09:15:55
Un problème récurrent... Sur les vins d'entrée de gamme, malheureusement le restaurateur ne peut pas les proposer trop peu cher, sinon les gens n'en commandent pas en se disant qu'il ne doit pas être bon...C'est dommage mais c'est comme ça. Il y a un seuil psychologique prix de la bouteille=prix du menu en dessous duquel les gens n'ont pas tendance à commander les bouteilles. Donc il y aura toujours des coefficients élevés sur les bouteilles achetées 5?HT. C'est peut-être d'ailleurs du côté du coût d'achat qu'il y a le problème : comment peut-on produire du bon vin à 5?HT la bouteille sans vendre plus ou moins à perte ? Quant aux vins plus prestigieux, pour ceux-ci le coefficient fixe est dramatique parce qu'il multiplie les écarts de prix. Entre une bouteille achetée 10 et revendue 30 il y a un écart de 20, entre une bouteille achetée 20 et revendue 60, il y a un écart de 40. Donc plus on monte en gamme, plus le surplus payé est multiplié, donc plus c'est dissuasif de monter en gamme pour le client. C'est pour ça que les restaurateurs intelligents pratiquent soit un coefficient dégressif, pour que les prix ne s'envolent pas (sinon les clients commandent toujours le même vin), soit même un droit de bouchon fixe comme le font les caves à manger. Enfin, c'est sûr que le travail du restaurateur pour servir le vin peut sembler peu de chose par rapport à celui du vigneron...Mais si on fait ça sérieusement, avec une personne en charge du vin, c'est des jours et des jours à déguster du vin un peu partout pour trouver les vins qu'on a envie de servir et de promouvoir. C'est aussi un suivi de commandes et de livraisons, également un suivi de la qualité du vin (tous les millésimes ne se valent pas chez le même vigneron) qui oblige à changer les domaines fréquemment sur la carte, parfois les bons petits domaines à des prix raisonnables deviennent beaucoup moins raisonnables quand ils ont percé...Enfin, il y a un prix du m2 à payer dans les villes pour installer des tables et servir du vin, et le restaurant est aussi un lieu de représentation du domaine dont les vins sont servis. Ce n'est pas comme un producteur de carottes dans les produits rentrent dans la composition des plats de façon anonyme : pour le vin, le restaurant fait la promotion du vigneron...
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Vigneron Le 25 mars 2024 à 09:00:35
Il faudrait que TOUT les restaurateurs adhérent avec ce discours ! Comment le consommateur peut-il comprendre qu'un restaurateur qui achète une bouteille pour la revendre sans rien faire de plus multiplie le prix par 3 et plus ? Ils veulent gagner plus de marge qu'avec la cuisine qu'ils font, est-ce que l'on ne marche pas sur la tête une fois de plus ? Il ne faut pas que ces gens là se plaignent par la suite de ne pas vendre de vin. Ils participent à la crise viticole en n'étant pas pas solidaire des vignerons.
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VignerondeRions Le 25 mars 2024 à 08:40:29
@Alexandre Abellan, il me semble vous avoir adressé la photo d'une carte des vins d'une Brasserie historique de Nantes. Les tarifs étaient prohibitif. Je vends mes vins à des restaurateurs entre 2.5 et 5 ? ht, c'est un choix, je considère que c'est ma pub, donc même sans marge je ne perd pas, et ça permet de faire découvrir mes vins. Je trouve cela plus efficace qu'une page de pub dans un magazine. Je n'ai jamais rien en dessous de 25? TTC. Comme le dis votre restaurateur, un tire bouchon, un verre, éventuellement un frigo, un sceau à glace, une cave pour stocker bien moins grande que la mienne, et un peu de place au chaud pour servir. C'est quand même très très cher payé par rapport à tout ce que je fais toute l'année dans ma vigne pour sortir une bouteille sur laquelle mes matières sèches sont entre 1 et 2 HT en fonction des produits. C'est un peu râlant quand on voit aussi les risques financiers que nous prenons. Vraiment, il va y avoir un gros problème de renouvellement de génération avec ce type d'approche.
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grospat Le 22 mars 2024 à 20:29:34
enfin une personne raisonnable. la bouteille qui coute 10 euros ou 500 euros a l achat demande de meme service donc pourquoi ne pas parler en valeur plutot qu en pourcentage. prendre 25 ou 30 euros par bouteille reste rentable et cela surtout permet d en vendre plus car le consommateur sera plaisir avec une 2eme ou 3eme bouteille.
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vantage21 Le 22 mars 2024 à 15:41:37
Puisse-t-il devenir le chantre de sa profession!!!
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aarrgg Le 22 mars 2024 à 14:21:23
Enfin! :)
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Marc Le 22 mars 2024 à 13:35:12
Coefficient 3, il est gentil. Sur les vins les plus bus entre 25 ? et 40 ? à la carte, le coefficient est plutôt de 5, 6 ou même 7, voir 10. J'au vu un de mes vins acheté 5 ?, vendu à 48 ? dans des restaurants. Qui dit mieux?
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