nscrit à l’agenda du premier ministre, Gabriel Attal, l’entretien ce mardi 19 mars dans la matinée avec Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, et Arnaud GAILLOT, président des Jeunes agriculteurs, arrive trois semaines après l’inauguration houleuse du salon de l’Agriculture : le président de la République, Emmanuel Macron, ayant alors enchaîné les annonces (droit à l’erreur, simplification administrative, prix plancher, aides bancaires d’urgence…) et la promesse de recevoir 3 semaines après les syndicats agricoles (et de filières). Reçus à l’hôtel de Matignon et non au palais de l’Élysée après une annulation annoncée dans les médias par la FNSEA, les syndicats agricoles doivent témoigner de leur impatience dans la mise en œuvre des mesures de soutien financier et de simplification administrative.
Sur la simplification, « j’entends un certain nombre de voix comme quoi ça ne va pas assez vite. Il est vrai que l’on a attendu 20 ans, ça peut donner impression que c’est long, mais je peux vous assurer que l’on a fait en 6 à 8 semaines un travail qui n’a pas été fait depuis très longtemps » déclare le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, lors d’un déplacement sur une ferme de bovin viande ce lundi 18 mars en Moselle, ajoutant qu’« il faut que l’on fasse les choses en bon ordre », entre le projet de loi d'orientation et d'avenir agricoles (PLOA) présenté en conseil des ministres ce vendredi 22 mars, des décrets d’application étudiés au Conseil d’Etat, des règles européennes à réviser… « Moi, mon obsession c’est de mettre en conformité nos objectifs de simplification et la réalité que vivent les agriculteurs sur le terrain » martèle Marc Fesneau, qui répond à une journaliste l’interpellant sur une crainte de nouvelles manifestations : « quand vous gouvernez la question ce n’est pas la crainte, c’est de résoudre les problèmes. »


La réunion à Matignon ce mardi ressemble pourtant autant à un état d’avancement des chantiers administratifs qu’à une prise de température agricole. « Il y aura des réunions demain avec un certain nombre d’organisations syndicales pour leur dire : "voilà où l'on en est, est-ce que c’est de nature à vous rassurer par rapport aux impatiences qui parfois peuvent s’exprimer" » indique le ministre de l’Agriculture, qui ne veut pas vendre de rêve : « cette crise ne se dénouera que dans le temps long. On a besoin de crédibiliser la parole publique : ce que l’on fait tout de suite, à moyen et long terme. »
Les syndicats agricoles restent impatients, en témoigne le départ en pleine réunion de travail avec le cabinet de Matignon ce vendredi 15 mars « sur la mise en œuvre du calcul des retraites agricoles sur les 25 meilleures années. Alors que le lancement de la réforme doit intervenir au 1er janvier 2026, les propositions sur la table en repoussent toujours l’application à 2028. Cette proposition de report est inacceptable alors que les solutions techniques pour une mise en œuvre en 2026 sont à portée de main » indique un communiqué de la FNSEA expliquant ce départ.