Il s'agit d'une étape positive vers la reprise des échanges avec ce qui était autrefois notre principal marché d'exportation », a déclaré Lee McLean, directeur général d'Australian Grape & Wine. « Nous prenons acte de cette décision provisoire, mais nous notons que le résultat final n'est pas encore connu. Nous restons donc prudemment optimistes quant à la décision à venir et attendrons la décision définitive du MOFCOM ». Chez les opérateurs, même sentiment de prudence : « Ce projet de décision provisoire n’est pas définitive », rappelle Treasury Wine Estates dans un communiqué publié ce 12 mars. « Elle est encore susceptible d’être modifiée par le MOFCOM ». Et de préciser que, tant bien même que les droits seraient levés prochainement, le retour de son portefeuille de produits labellisés australiens sur le marché chinois n’aurait que peu d’impact sur ses résultats opérationnels en 2024.


De son côté, l’organisme représentant les producteurs de Riverland, principale région productrice australienne située au nord-est d’Adelaïde, met l’accent sur la nécessité de venir en aide aux viticulteurs en détresse. « En début de semaine, nous avons fait un pas de plus vers la reprise des exportations de vin vers la Chine. Bien que la décision n'ait pas encore été prise, nous l’attendons vers la fin du mois de mars… Mais il y a des questions urgentes telles que l'aide immédiate pour maintenir les viticulteurs et les producteurs de vin à flot, que nous devons prioriser pour l'instant ». Là aussi, les professionnels se rendent à l’évidence : la levée des droits compensatoires n’y fera pas tout. La Chine aura d’ailleurs servi de leçon à la filière vitivinicole australienne : « La débâcle des droits de douane chinois nous a appris quelques leçons importantes et difficiles sur la nécessité de diversifier les marchés et la productivité. Indépendamment de la décision de la Chine, nous devons continuer à nous focaliser de manière stratégique sur l'ouverture de nouveaux marchés et sur le développement de ceux où nous sommes déjà présents. Nous ne pouvons pas remettre tous nos œufs dans le panier chinois », note le syndicat. Et de conclure : « Ce pas en avant vers la Chine ne changera rien au fait que la demande mondiale de shiraz, de cabernet et de merlot est en baisse. Nous continuerons à réclamer des réformes structurelles soutenues financièrement et à aider les entreprises à se diversifier ou à se retirer avec dignité ».
Un groupe de travail dédié, regroupant les représentants de l’Etat, du Commonwealth et des régions aux côtés des instances professionnelles, a été mis en place ce 9 mars. Son objectif est de formuler des recommandations aux différents ministres de l’Agriculture afin d’aider les producteurs à surmonter les défis actuels et à assurer la pérennité du secteur. Les membres du groupe doivent se rendre dans les régions viticoles les plus en difficulté – notamment la Riverland, la Riverina et la Murray Valley – d’ici la fin avril pour ensuite proposer des actions concrètes d’ici le mois de juillet.