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Esprit plancher es-tu là ?

Par Alexandre Abellan Le 01 mars 2024
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Esprit plancher es-tu là ?
C

’était la surprise du chef de l’État ce salon de l’Agriculture : l’objectif de « prix plancher » pour toutes les filières agricoles à l’occasion de la quatrième version de la loi Egalim, attendue d’ici l’été. Tombant juste après la condamnation de deux négociants pour prix abusivement bas à Bordeaux, cette annonce finit de mettre en ébullition la valorisation de la filière vin, jusqu’à présent placée en marge de la loi Egalim. Posant plus de questions qu’elle n’apporte de réponses à date, l’annonce présidentielle laisse ouvert le champ des possibles… Et permet de rêver à un changement de paradigme : créer un nouvel outil de pilotage de la filière centré sur la juste rémunération de tous ses opérateurs. Au cœur du mal-être agricole qui s’exprime depuis des mois, l’impossibilité de vivre de son métier pourrait trouver un prix plancher de salut… Dans les vignobles en difficultés où l’on ne parle que de cours toujours plus bas, l’envie d’y croire est forte. Mais ce beau principe théorique de marche en avant des prix n’est pas sans problèmes pratiques : comment définir un juste prix quand aucune exploitation n’a les mêmes coûts de production ? Un prix plancher peut-il devenir un prix au plancher, nivelant par le bas tout espoir de valorisation ?

Pour Egalim 4, d’intéressants débats vont devoir avoir lieu pour définir les indicateurs utilisables par les interprofessions pour piloter les prix de revient et donner des objectifs de prix. À moins que les Organisations de Producteur (OP) ne le permettent déjà, comme on le travaille à Bordeaux (où l’interprofession souhaite également être pilote dans la marche en avant des prix). Si la crise des vins rouges pousse à la créativité, on entend de nouveau les réticences de certaines AOC qui considèrent qu’un calcul comptable du coût de production ne prend pas en compte les éléments immatériels concourant à la valorisation des vins (prestige, rareté, etc.). Pour les vins premiums, la notion de transparence des coûts de production tient évidemment du repoussoir.

Correctement calibré pour les vignobles en ayant besoin, le prix plancher permettrait d’en finir avec la chasse aux petits prix qui parasitent le marché. Les petits cours servant toujours de maître étalon dans la campagne, donnant le la pour les transactions réellement au plancher, alors qu’il s’agit de commercialisation sans grand avenir au vu des chiffres de consommation. Répété depuis des années, le moins mais mieux peut se traduire par moins de volumes, mais mieux valorisés. Comme on l’entend répété dans les vignobles, une bouteille de vin vendue à moins de 3 € en grande distribution ne fait pas rêver les consommateurs… Et ne fait pas vivre son producteur, qui ne peut ni investir, ni embaucher, etc. De quoi rêver à une marge en avant à tous les échelons, par l’effet d’un rapport qualité prix plancher.

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Tous les commentaires (8)
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J.Henry DAVENCE Le 04 mars 2024 à 18:43:40
Qui peut encore imaginer au XXIème siècle qu'un prix plancher puisse sauver quelque marché ou producteur que ce soit? Lorsqu'un prix tombe en dessous des couts de revient c'est que le marché est saturé ou a disparu. La France viticole a fait, il y a longtemps, pour ses vins le choix de l'AOC ( plus de 60% des volumes) en "vendant" au monde entier l'excellence et le french paradox de ses vins. Force est de constater que pour les vignerons et les appellations/rares igp qui réussissent à le démontrer cela fonctionne encore plutôt bien et que pour les autres c'est la Bérezina. Ce n'est pas le prix qui fait le marché mais le produit et ensuite son rapport qualité/prix qui le positionne! Soit on travaille le fond, soit on prie pour que le prix plancher sauve la planète AOC régionales rouges françaises. Perso je crois plus en la valeur travail...
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Renaud Le 03 mars 2024 à 19:08:25
Pour éclairage. Les conservateurs sont à la manœuvre. Puisque le prix doit être montant. C'est à dire que le producteur doit proposer en premier. Le négoce bordelais via les courtiers font cocher une case à la signature comme quoi le producteur n'aurait rien demandé et que suite à cette absence il accepte la proposition qu'on lui fait?. C'est comme avant me too si la victime n'a pas dit non suffisamment fort il n'y aurait pas viol. qui peut croire qu'un tel stratagème aujourd'hui protègerait ces conservateurs?. La monde a changé. Voilà tout. Maintenant essayons ensemble d'avancer en faisant table rase du passé.
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augustin Le 03 mars 2024 à 12:55:50
attention reprocher à des viticulteurs de ne savoir faire que des vins à 3 euros est parfaitement injurieux ... nombre de viticulteurs medocains niveau cru bourgeois font des très jolis vins qu ils ont du mal à vendre à ce prix au négoce . Et cela n à absolument rien à voir avec la qualité du jus ! Ils ont simplement fait confiance à leur courtier à leur négociant trop longtemps .C eux ci ont été irrémédiablement attirés par les hyper profits du très haut de gamme au point d y consacrer leur cash et leur temps . Dorénavant les chais de ces négociants sont eux memes saturés de ces nouveaux actifs toxiques : des vins achetes trop cher et avec un ratio qualité prix aberrant . Dîner hier soir en banlieue ouest de Paris avec dégustation à l aveugle comparée d un tres bon cru bourgeois sup produit en Nord medoc propose à 11.33 ttc ( retour de foire au vin itm ) et un précieux flacon d un premier gcc pauillac cadeau d entreprise vendu chez le meme intermarche 650 euros ttc en linéaire, en fait sous vitrine cadenassée. Le bourgeois s en est très bien sorti merci ! Il y a des grandes bouteilles à petits prix et des petites bouteilles à prix élevé. Il appartient à Bordeaux de faire rapidement son introspection pour comprendre comment progressivement le marché à perdu de vue le respect du jeu de la concurrence et celui de l équilibre entre offre et demande .Certains petits arrangements entre amis peuvent avoir un impact très fâcheux et c est notamment ce que nous vivons à Bordeaux au jour le jour, lorsque la somme des égoïsmes individuels semble avoir tout devaste . Heureusement Cousiney et Lacombe se sont levés, ils ne resteront pas seuls a partir de cet hiver 2024 et c est tant mieux ! Espérons que les prix retrouvent leur équilibre pour ce printemps , que les bouteilles sortent des chais , que les bouchons sautent et les verres se remplissent à bon compte . C est la meilleure campagne de pub que nous pouvons imaginer pour tous ! Nos commissaires aux comptes et autres experts comptables ont les chiffres des prix de revient par categories et bien entendu le civb s est bien gardé de les consulter jusqu'à présent ..espérons qu il changera d avis prochainement .
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augustin Le 03 mars 2024 à 06:30:06
bonjour la girafe pouvez vous svp expliquer la provenance de la plainte dont vous parlez et surtout contre qui ladite plainte à t elle te déposée ? un producteur contre un courtier contre un négociant contre le civb ? la situation est désormais explosive donc attention à ne pas laisser la boîte d allumettes à portée :^) merci de clarifier
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le grincheux Le 02 mars 2024 à 10:55:58
pourquoi alors vendre des vins a moins de 3 euros si le consommateur n en veut pas. il suffisse que le prix des vins proposes augmentent et tout le monde sera content , sauf ceux qui ne savent pas faire autre chose que des vins a moins de 3 euros?
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51 Le 01 mars 2024 à 17:30:02
Un prix plancher est une erreur, vous serez complètement annihilé et vous ne valoriserez pas votre production , c ´est un régime communiste, il vous a bien eu ?
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La Girafe Le 01 mars 2024 à 15:47:10
Par sa petite phrase ajoutée en toute discrétion sur les contrats CIVB, ce dernier a tenté de tuer dans l'oeuf le prix plancher et l'application de la loi EGALIM dans la filière vin. Le parquet ouvre une enquête. Viticulteurs ... lisez bien ce que vous signez ! Ne cochez pas la nouvelle petite case honteuse !!!
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POUDOU J Louis Le 01 mars 2024 à 14:26:25
Le vin n'est pas une boisson ! Qu'on se le dise ! Effectivement aucun cout n'est comparable, tout dépend de la finition, de la précision, de la façon, de l'exigence que l'on s'impose et puis enfin du lieu, du terroir en fait absolument rien n'est comparable. Puisque le vin n'est pas une boisson... Ce ne peut être en aucun cas... une boisson alcoolisée ! puisque l'alcool est naturel ! Nous sommes plus intéressés par le plafond que par le plancher !
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