esté pendant deux ans auprès de l’interprofession de Bourgogne, qui va maintenant le proposer à tous ses opérateurs, l’outil de détermination de l’empreinte carbone Wine Pilot est à présent mis à l’essai par l’interprofession des vins du Sud-Ouest (IVSO). S’inscrivant dans le cadre du plan d’adaptation et de transition de la filière des vins du Sud-Ouest, pour progresser vers la neutralité carbone, cet engagement vise autant à évaluer l’empreinte carbone du vignoble qu’à identifier les leviers potentiels de décarbonation des exploitations viticoles.
« Faire un bilan carbone c’est très bien, mais qu’en fait-on ? Il faut proposer des solutions », appuie Frédéric Volle, en charge du développement de Food Pilot. Une première étape d’environ 6 mois va permettre de rassembler et d’analyser les données qui serviront à calculer les émissions de CO2 de la filière des vins du Sud-Ouest, de la vigne aux expéditions. La collecte des données combinera autant les dimensions macro que micro, comme à l’échelle du territoire pilote que constitue l’appellation Marcillac en Aveyron. « Notre vignoble de 400 ha permettra d’apporter une photographie de ce bilan carbone à l’échelle d’une petite appellation, pour disposer de références solides pour l’étape suivante », valide Philippe Teulier, président du syndicat d’appellation Marcillac.


Une dizaine d’autres opérateurs des vins du Sud-Ouest constitueront le reste de l’échantillonnage qui permettra d’alimenter l’état des lieux de l’impact carbone actuel à l’échelle de l’interprofession. « Consommation d’énergie, emballages, flux et transports sont les axes majeurs d’émissions de CO2 », enchaîne Frédéric Volle, « et ce sont ces paramètres qui vont constituer les leviers sur lesquels jouer ensuite ». Vient alors la deuxième étape, où la solution Wine Pilot, adossée à une plateforme auto-apprenante, « définira à différentes échelles des trajectoires permettant de progresser vers la neutralité carbone », appuie l’interprofession des vins du Sud-Ouest. Les stratégies de réduction des émissions seront probablement associées à la séquestration du carbone, « mais ce présupposé reste à confirmer dans l’étude de première phase », précise Frédéric Volle.
A la fois au service de chaque opérateur, mais aussi des institutions et organisations professionnelles, ce processus Wine Pilot vise à atteindre « le niveau incompressible d’émissions liée à la production et l’expédition des vins », valide Frédéric Volle. Espérée pour 2050, la neutralité ne pourra donc se faire sans des mécanismes de compensation ou séquestration du carbone.