menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Politique / Tension face à la détente des cours des vins de Beaujolais
Tension face à la détente des cours des vins de Beaujolais
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Ambitions et inquiétudes
Tension face à la détente des cours des vins de Beaujolais

Lors de l'assemblée générale d'Interbeaujolais, la présidence a réaffirmé son souhait de monter en gamme et créer de la valeur. Mais plusieurs jeunes ont exprimé leur inquiétude face à des cours baissiers, qui ravivent de mauvais souvenirs.
Par Bérengère Lafeuille Le 12 février 2024
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Tension face à la détente des cours des vins de Beaujolais
'Il faut être patient, ça va repartir' rassure Philippe Bardet. - crédit photo : Bérengère Lafeuille
«

 Je me suis installé depuis trois ans à Juliénas avec beaucoup de vente au négoce et je suis extrêmement inquiet de la baisse des cours. Je suis prêt à m'investir à 100 % dans mon exploitation, mais là, je me demande si ça vaut la peine de continuer. » Le jeune qui vient de s'exprimer est applaudi par les vignerons, venus nombreux ce 8 février pour assister à l'AG d'Interbeaujolais, à Corcelles. Un autre jeune intervient : « J'ai calculé mon coût de revient : 255 €/hl sans me sortir de salaire. On me propose 270 €/hl en beaujolais villages et 250 € en beaujolais. Comment je fais ? » Nouveaux applaudissements.

Le micro passe dans les mains d'Aloïs, 21 ans, installé en cave coopérative dans un cadre familial. « Si je n'avais pas eu si peu d'investissements à faire et si mon ère ne m'aidait pas comme aide familial, je ne m'en sortirais pas, témoigne-t-il. Il faut faire quelque chose, ensemble, et vite. »

Patience

« Le marché démarre seulement, il faut attendre », temporise le négociant Philippe Bardet, président d'InterBeaujolais. Quelques minutes plus tôt, il rappelait sa volonté de faire « entrer le beaujolais dans la cour des grands ». « Le beaujolais-bashing », c'est FI-NI », a-t-il martelé à la tribune, revendiquant le positionnement de vin « de terroir » et « à forte personnalité ». Et pas seulement pour les crus : « Nous devons casser les codes de la hiérarchie : il y a de grands vins de terroir et des cuvées d'exception dans chacune de nos douze appellations », a-t-il soutenu. « Est-ce qu'on est prêts à changer ? Est-ce qu'on a envie d'imposer notre vraie identité ? Est-ce qu'on est prêts à élever nos vins ? A les stocker pour mettre en marché des millésimes prêts à boire ? »

Dans l'assemblée, on lui renvoie la question en miroir : « Est-ce que le négoce est toujours prêt à accompagner la montée en gamme et la construction de la valeur ? »

Un négociant se veut rassurant : « Il y a toujours des fluctuations de quelques euros, mais oui, je m'inscris pleinement dans cette stratégie. » Ce à quoi Jean-PIerre Rivière, président de l'Organisation de Défense et de Gestion Beaujolais-Beaujolais Villages (ODG Beaujolais-Beaujolais Villages), rétorque : « Ces quelques euros ne vous manquent peut-être pas, mais ils manquent dans nos exploitations. Et attention, les jeunes d'aujourd'hui n'accepteront pas ce que notre génération a enduré. »

Investissements importants

Cette détente des cours, après deux années de forte hausse, fait suite à une récolte proche de la moyenne quinquennale – sans être pléthorique- qui a permis de renflouer des stocks au plus bas. « Le négoce est tenté de jouer là-dessus, c'est humain, d'autant que l'on est confrontés à la baisse du pouvoir d'achat des consommateurs, commente Daniel Bulliat, vigneron et vice-président de l'interprofession. Même s'il y a un flottement, je ne suis pas inquiet sur le long terme. Mais les jeunes ont besoin d'être rassurés. Personne ne veut revivre la crise qu'a connu le Beaujolais. Et il y a en ce moment beaucoup d'investissements pour renouveler et restructurer le vignoble, qu'on a laissé vieillir pendant trop longtemps. Mais pour investir, il faut une visibilité sur les prix. »

« Il faut être patient, ça va repartir, assure Philippe Bardet. Un négociant n'achète jamais de stocks s'il n'a pas les marchés en face. » Dans son discours, quelques minutes plus tôt, il reconnaissait que la pénurie de vins des dernières années avait conduit à « baisser la garde dans les efforts commerciaux ». Et d'encourager : « il faut reprendre le chemin vers les consommateurs, qui ont besoin et envie de nous voir, de nous entendre et de goûter nos vins ».

 

 

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Soyez le premier à commenter
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous

Pas encore de commentaire à cet article.
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Politique
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé