u nord du Var, la cave coopérative Saint-André, à Seillons-Source-d’Argens, se distingue par l’identité de son terroir plus frais et élevé que le reste de la Provence. Séparés des chaleurs littorales par les massifs de la Sainte-Baume et la barre de Cuers, les 380 hectares de vignes des 40 adhérents de la cave produisent des vins combinant finesse et fraîcheur.
« Une relation familiale proche a relancé la culture du ver à soie dans les Cévennes et ne parallèle, le haut-Var est une terre historique de culture des vers à soie, d’où l’idée de lancer la production d’une telle cuvée autour de la soie naturelle », déroule Alban Lacroux, responsable de chai de la cave Saint-André. Tout aussi douce que résistante, cette soie naturelle ne pouvait être accompagnée de n’importe quel vin. « Nous avons travaillé avec des parcelles de syrah et grenache de plus de 30 ans, exposées nord, pour l’expression la plus aboutie de nos terroirs frais », reprend Alban Lacroux.
Le résultat, ce sont donc ces 1000 bouteilles de sélection parcellaire presque cousue main, revêtues d’une étiquette en soie produite par la société Sericyne, basée près d’Alès et « pionnière dans la réintroduction de la sériciculture et la revitalisation de cette filière », note un communiqué. Sericyne est maintenant premier producteur de soie et de nombreux articles (notamment en 3D) en soie naturelle non tissée, dont les étiquettes de la cuvée Soie de Saint-André.
Alban Lacroux le reconnaît volontiers, « poser une étiquette en soie sur une bouteille est très facile comparé au processus de production de ces étiquettes ». En effet, pas moins de 50 mûriers, 5 000 vers à soie (bombyx du mûrier) et 5 000 km de fil de soie auront été nécessaires à la production des 1000 étiquettes, soit 4 à 5 vers par étiquette produite. « C’est un processus très particulier, car le fil est non-tissé, où le ver est utilisé comme une imprimante 3D », résume Alban Lacroux. Lorsque le ver est mature, le processus mis au point par Sericyne permet de faire en sorte que le ver ne produise pas un cocon mais dépose directement son fil sur le support au format de l’étiquette.
Confirmant que le coût de ce type d’étiquette est bien plus élevé que la normale, Alban Lacroux positionne la cuvée Soie comme un élément iconique de la production de la cave. Proposée pour 26 € exclusivement au caveau de vente de la cave, ce premier millésime (2021) de la cuvée Soie sera pérennisé, « mais nous souhaitons rester à la hauteur de ce produit noble, et nous réservons la possibilité de ne pas la produire si le millésime ne s’y prête pas », valide Alban Lacroux.