asser de la lunette au vin, la passerelle pourrait paraître acrobatique. C’est pourtant le parti que prennent Didier Janot et son associé Antoine Quinzin, qui apportent de nouvelles solutions de marketing olfactif au monde du vin et spiritueux. Les deux comparses sont les cofondateurs de 15-1 Diffusion, société lyonnaise ayant déposé un brevet de microencapsulation de molécules aromatiques au cœur des matériaux. « Notre concept breveté ALOHA1 permet d'intégrer des odeurs : arômes, fragrances, aromathérapie ou même des répulsifs en surface ou dans la masse de matériaux et produits, pour que ceux-ci deviennent diffusants », pose assez simplement Didier Janot.
Les deux associés ont d’abord évolué dans le secteur lunettier, fabriquant des montures avec divers matériaux bio-sourcés, à base de charges naturelles (algues, coquilles d'huîtres, végétaux …) ou recyclés (filets de pêche, matériaux existants reconditionnés). Leur brevet de microencapsulation les oriente maintenant vers l’univers du vin et des spiritueux. « Cette technique existe depuis très longtemps, 1942, mais notre procédé permet d’intégrer cette microencapsulation dans la masse ou en surface du matériau pour que celui-ci devienne le support de diffusion », simplifie Didier Janot. Les microcapsules sont imperméables à l’oxygène, conservant l’intégrité des principes actifs utilisés.
En ligne de mire, l’intégration d’une infinité de possibilités de molécules aromatiques dans l’étiquette, à l’extérieur du bouchon, sur divers supports, allant du papier, carton, tissu, cuir, bois, métal, verre.... Ou encore « l’installation de borne olfactive et/ou audiovisuelle dans les caveaux ou lieux d’accueil pour éduquer à la connaissance aromatique, ou orienter les novices et indécis dans le choix d’un vin sans nécessairement le déguster. Une dégustation sans la dégustaiton en quelque sorte », explique Didier Janot. La diffusion aromatique peut-être continue, ou grâce à une variante réactive par le toucher ou la thermie. « Le passage du doigt libère l’aromatique ou une température définie, comme la bonne fraîcheur pour des vins blancs ou rosés », enchaîne le dirigeant de 15-1 Diffusion.
L’intégration des arômes d’un spiritueux sur un bouchon, pour développer le marketing olfactif en rayon, est déjà en cours de conception, ainsi que l’intégration d’arômes sur des étiquettes de bouteilles de vins et spiritueux. « Nous pouvons partir des arômes de nos clients, mais également réaliser une chromatographie pour définir l’ensemble des substances présentes dans un mélange, en collaboration avec un nez professionnel », renchérit Didier Janot. Sa technique permettrait également d’imprimer des données invisibles sur l’étiquette ou le packaging, pour prévenir la contrefaçon. Si le verre est également un support possible pour la microencapsulation, Didier Janot y voit trop d’interférences possibles avec le vin contenu.