Les sols ne sont pas morts, ils sont plus ou moins vivants ! » Responsable du développement durable pour le syndicat des vins d’appellation côtes-de-provence, Antoine Mathias retient le positif des diagnostics de 63 parcelles vigneronnes réalisés dans le cadre du projet EcoVitiSol coordonné par l’Inrae de Dijon.
« Malgré la moyenne d’1% de matière organique et de faibles fractions de carbone actif, la moitié des sols analysés sont dans un bon état écologique. De quoi rassurer les viticulteurs qui ont adopté de bonnes pratiques, telles qu’un enherbement diversifié jusqu’en avril ou mai, et une fertilisation organique ». Les analyses ont révélé davantage d’interactions microbiennes dans les sols varois que dans les sols de côte de Nuits, de côte de Beaune et de Mâcon. « Comme dans d’autres vignobles, les prélèvements d’ADN ont également mis en lumière l’influence positive des pratiques biologiques et biodynamiques sur la vie des sols » continue Antoine Mathias.
Le syndicat a capitalisé toutes ces données et propose depuis peu à ses viticulteurs de s’engager dans le projet « Terre Apara » (« protéger la terre » en provençal) « Nous formons des groupes d’une dizaine de viticulteurs avec l’objectif d’en sensibiliser 300 à la gestion durable des sols d’ici 2025 grâce au soutien financier de l’Ademe » décrit son directeur Nicolas Garcia.
Pour environ 200€, les participants auront le droit à un diagnostic agronomique d’une de leurs parcelles (quantité et qualité matière organique, biomasse microbienne, bilan humique, cinétique de minéralisation) leur permettant de se positionner par rapport à des confrères installés sur un terroir identique. Comme présenté par Antoine Mathias lors de la journée technique du syndicat mi-janvier, les viticulteurs suivront ensuite deux jours d’ateliers animés par Celesta-Lab et Icosystem sur la conception d’itinéraires techniques agroécologiques adaptés à leurs sols. « L’objectif est d’augmenter durablement le taux de matière organique en améliorant la viabilité économique des exploitations ».


« Il n’y a pas de dogmatisme sur une seule pratique mais plutôt une présentation de l’ensemble des solutions possibles, de façon neutre, pour que chacun puisse ensuite les adapter à ses besoins » rassure Nicolas Garcia. Le syndicat ne veut pas prêcher la bonne parole qu’auprès des convaincus mais toucher le public le plus large possible pour pérenniser la production de vins de Provence de qualité dans un contexte de réchauffement climatique et de dégradation des sols.