’est une première dans le vignoble provençal. « Nous avons mis en place deux groupes pilotes d’une dizaine de vignerons qui vont expérimenter sur leurs parcelles les connaissances acquises dans le domaine de la gestion durable des sols, annonce Antoine Mathias, qui a récemment intégré le syndicat des côtes-de-provence en tant que chargé développement durable. De nombreux travaux ont été réalisés sur ce sujet. L’objet est d’aller plus loin en les mettant en pratique sur le terrain. »
Nom de code de ce projet : Terre Apara qui signifie « protéger les sols » en provençal. « Les sols apportent des services intéressants, enchaîne le jeune ingénieur agronome. À condition de bénéficier d’une gestion adaptée. »
Si le syndicat a décidé de conduire cette démarche, c’est entre autres pour faire face aux évolutions climatiques actuelles. Qui plus est dans la région, le taux de matière organique a chuté au cours des 20 dernières années. « Il se situe entre 0,5 et 1 % en moyenne », commente Antoine Mathias.
Concrètement, les vignerons engagés dans ce parcours vont réaliser sur leurs parcelles un diagnostic de sol centré sur la problématique carbone. Ils participeront ensuite à des ateliers de formation animés par des experts sur les pratiques agroécologiques adaptées au contexte provençal. « À ce stade, ils auront toutes les clés en mains pour mettre en place les leviers qui leur semblent pertinents selon les contraintes et les besoins des sols », souligne Antoine Mathias, ajoutant que la couverture du sol, les apports de matière organique et l’optimisation des passages de tracteurs constituent le triptyque des leviers les plus efficients sur lesquels le groupe essaye de travailler.
Ce réseau de viticulteurs « expérimentateurs » a pour mission de partager avec leurs pairs les pratiques qui fonctionnent et celles qui ne sont pas pertinente. « C’est une demande de nos adhérents, complète Antoine Mathias. Ils ont conscience qu’ils vont devoir se tourner vers d’autres solutions pour s’adapter au réchauffement climatique, d’autant que notre région est l’une de celle qui va être le plus impactée par les évolutions en cours. »