omment attirer les plus jeunes à la filière vin? Viticulture et négoce bourguignon, réunis au sein du programme de recrutement VITA Bourgogne, ont tenté une nouvelle expérience, avec l'organisation ces 30 et 31 janvier d'un premier "Forum des Métiers : Vigne & Vin" au sein de la Cité des Climats et Vins de Bourgogne, à Beaune. Pour l'occasion, une vingtaine d'organismes de formation, du lycée viticole à l'école de commerce, ont disposé d'un stand. Face à eux, plus de 500 visiteurs ont fait le déplacement, dont une importante partie d'élèves du secondaire.
"Le grand public retient souvent une image dépassée du vigneron, et oublie la multitude de postes qui existent, les perspectives de progression, les avancées en termes de pénibilité, etc.", expose Laura Guichard, de VITA Bourgogne. "L'objectif de ce forum est double : orienter ceux pour qui c'est le moment, et susciter des vocations chez les autres."
Parmi les stands : des lycées viticoles, formations de commerce du vin, de sommellerie... Ainsi que des cursus plus récents, comme la licence "Chef de projet oenotouristique" dispensée à Mâcon depuis la rentrée 2023. Elise Joset, l'une des responsable de la formation, constate également le décalage entre offre et demande. "Pour cette première année nous avons eu beaucoup d'entreprises intéressées, moins d'étudiants." Et parmi eux, "nous avons largement recruté parmi des étudiants déjà engagés dans la filière, chez les BTS viti-oeno par exemple. On constate que ce genre de métier est méconnu par les plus jeunes. C'est pourtant un métier en plein développement."
Non loin, Patrick Mathieu, directeur du CFPPA de Beaune, confirme qu'un effort de communication est nécessaire. Pour lui, cela passe notamment par les nouvelles technologies. Son stand propose d'ailleurs de tester un simulateur d'enjambeur [photo]. Les collégiens s'y pressent. "C'est essentiel pour l'image de la filière. Cela casse de nombreux préjugés sur nos métiers, montre que la réflexion est nécessaire, que la pénibilité peut-être réduite. Je pense aussi au démonstrations de robots enjambeurs, d'exosquelettes... Même auprès de collégiens qui ne viendront pas chez nous, c'est essentiel : cela va véhiculer une image de la filière à long terme. Un jeune ne veut pas dire à ses copains qu'il s'engage dans un cursus poussiéreux".
Autre point clef : la marque employeur. Pour Eva Baginski, de Vita Bourgogne, "Au delà de la qualité et de l'attrait suscité par les formations, il faut que les étudiants se projettent en entreprise. Et pour cela, l'image de marque des opérateurs change la donne. C'est un aspect sur lequel nous allons travailler en 2024."