ace à la pénurie de main-d’œuvre dans le vignoble, la Bourgogne avait frappé fort en 2020. La CAVB (syndicat de la viticulture) et l'UMVGB (syndicat du négoce) avaient cette année allié leurs forces pour créer une plate-forme dédiée au recrutement : VITA Bourgogne. Un projet associant site d'information et de recrutement, actions de terrain et campagnes de communication.
Quel bilan trois ans plus tard ? « Même si VITA est loin d'avoir réglé toute la problématique de la main-d’œuvre en Bourgogne, le programme a permis des avancées notables, et les vignerons en sont contents», se réjouit Marion Saüquere, directrice de la CAVB. Concrètement, « les professionnels ont publié plus de 2 500 offres d'emploi sur le site, avec un taux d'embauche estimé à 41 %». Côté candidats, « nous avons reçu 10 600 candidatures, dont certaines spontanées.»
260 000 € de budget
Confortés par ces résultats encourageants, les créateurs de VITA Bourgogne ont décidé de pérenniser le programme. Budget annuel de routine : 260 000 €. Une somme financée par les deux syndicats ainsi que par les pouvoirs publics, notamment les départements. L'équipe de VITA compte aujourd'hui l'équivalent de deux personnes à temps plein.
Désormais, « il faut aller plus loin, en faisant vivre ce projet », estime Marion Saüquere. Les prochaines actions porteront essentiellement sur la communication. « Le site et ses annonces, seuls, ne suffisent pas », reconnaît Laura Guichard, chargée de communication pour VITA. « C'est l'un de nos premiers constats : nos métiers sont très mal connus du grand public, même localement. Il faut donc intéresser les candidats potentiels en amont. Cela passe par nos campagnes de communication dans les médias locaux ou sur les réseaux sociaux, et encore plus par du travail de terrain. »


Un point clé de la méthode Vita. «Nos actions dans les salons régionaux, les missions locales ou encore les écoles ont suscité beaucoup d'intérêt. Plus le contact est direct, plus ça marche. On veut creuser ce volet ». Ainsi, pour sa campagne 2023-2024, l'équipe est allée jusqu'à créer un escape game autour des métiers du vin, ainsi qu'une vidéo en réalité virtuelle à 360°, à présenter dans les salons.
Autre enseignement : « l'implication des vignerons fait la différence. Nous l'avons constaté lorsque nous avons organisé des visites de domaines. C'est ce format qui intéresse le plus, notamment chez les plus jeunes. Nous souhaitons donc multiplier ces visites. Nous pensons également nous déplacer avec des vignerons lors des actions à l'extérieur. »
Un système bientôt en place dans d'autres régions ? C'est ce qu'espère Marion Saüquere, qui reçoit « de plus en plus de demandes de renseignements d'autres interprofessions ».